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Je me contente de lui caresser la main et l'avant-bras, nos yeux se fixant intensément. Avec passion. Il a la peau si douce.

Il me désigne la rose dans le verre d'un signe de la tête :

— Tu bois pas ton cocktail au nectar de rose, ma belle ?

— Il est super beau ton cocktail chéri, merci. Mais je risque pas de me piquer si je bois tout en laissant la rose dans le verre ?

— Tu l'enlèves avant de boire, ma colombe. Je l'ai cueillie moi-même. Tu ne veux pas qu'elle ait été cueillie pour rien quand même ?

— Bien sûr que non chéri. Mais j'ai peur que tout le monde sache, pour nous... ça me tue, mais j'ai réussi à me faire respecter en étant celle qui arrête les criminels et qui aide leurs victimes, je veux pas tout foutre en l'air...

— Alors je vais te laisser... tu as raison, je ne veux pas gâcher tout ça.

— On peut se voir seuls ? Je vais dire au revoir à plusieurs personnes, et après on se voit chez toi ou chez moi ?

— Non, tu as raison nous sommes faits pour être ennemis, pas amoureux...

— Non arrête, s'il te plaît, on se voit chez toi ou chez moi ? Ou dans une de ces villas que tu voles ou je sais pas quoi à chaque fois ?

Il semble hésiter, craignant peut-être que je ne finisse par l'arrêter réellement et par le livrer à la police.

— J'ai quelque chose à te dire, de plus important encore que notre relation. Enfin, pas de plus important, mais disons, quelque chose qui pourrait te mettre en danger. Tu veux bien ?

— Qu'est-ce que c'est ?

— Viens t'asseoir avec moi.

J'ai du mal à détacher mes yeux de lui. Mais en effet, je pourrais m'asseoir avec lui, et en profiter pour boire ma Margarita à la rose, dans laquelle trempe toujours la jolie fleur aux dodus pétales écarlates. Cette superbe rose à l'apparence fraîche comme la rosée.

Il me mène par la main à un endroit plus éloigné des gens, jusqu'à une belle table qu'il a fait préparer pour nous, recouverte d'une nappe violette et sur laquelle se trouvent d'autres fleurs parmi lesquelles je reconnais des Camélias du Japon, mes préférées. Il me tire doucement la chaise pour que je puisse m'asseoir. Oh, tu ne m'auras pas comme ça chéri, t'es toujours un peu mon ennemi, quoi que tu fasses. Même si je t'aime aussi.

Une fois qu'on est installés à la table, il saisit délicatement la rose dans le verre, en haut de la tige, entre le pouce et l'index, la retire du liquide, puis tend le bras et la fixe dans mes cheveux, d'un simple geste, comme il sait si bien le faire, juste à côté de la première fleur qu'il m'a mise tout à l'heure.

— Pour que tu n'avales pas une épine, ma belle.

Je lui souris :

— Toi tu en as plein d'épines, comme jeune homme.

— On a tous notre partie d'ombre...

— La tienne est prépondérante...

Je le regarde fixement. Nos yeux transcendent la passion, mais aussi l'affrontement et le défi. Mais personne ne doit savoir. Les mots n'arrivent pas à sortir de ma bouche. Quand j'y parviens je dis :

— Qu'as-tu à me dire, Ethan ?

Il reste silencieux un moment, sans détacher son regard de moi, ses beaux iris couleur soleil de plage remplis d'intelligence, et d'attention envers moi. Puis, après un long moment, il entrouvre les lèvres et déclare :

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant