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Deux jours plus tard.

Je me sens vraiment heureuse depuis qu'Ethan m'a donné des preuves d'amour. Lui qui est réputé avoir un cœur de pierre, j'ai touché son cœur sauvage. En plus, je me sens comme un poisson dans l'eau dans mes études en ce moment, j'ai gagné de la confiance en moi et je me dis que je peux tout réussir, si je m'en donne les moyens. Même d'être actrice, malgré la concurrence des influenceuses. J'ai quelque chose qu'elles n'ont pas : la sincérité, dans l'acting. Et l'intelligence, vu la superficialité totalement abusée de certaines...

Parfois je me pose des questions. Je ne sais pas ce qui m'attire tant dans le côté obscur d'Ethan. J'aime aider les autres et faire des choses bien en général, mais il a ce côté excitant, qui m'apporte cette adrénaline dont j'ai besoin dans ma vie. Et lui aussi a besoin de quelque chose qu'il trouve en moi j'ai l'impression... il aime le fait que je sois une fille bien au fond, c'est si différent de ce qu'il connaît. C'est sûr qu'il ne doit pas connaître beaucoup de gens bien dans les milieux qu'il fréquente, j'ose même pas imaginer. Du coup c'est tout à fait compréhensible qu'il ne fasse jamais confiance.

Laetitia est hyper méfiante, mais moi, pour l'instant, je n'ai pas envie de le combattre ou de dénoncer ses activités, malgré qu'elle me le conseille.

À force de marcher je commence à avoir une petite soif. Je repère un bar-café près de l'arrêt du tramway. Le tramway ne va pas arriver dans les prochaines minutes alors j'ai le temps d'aller me prendre une petite grenadine.

Je me dirige vers le café et y pénètre tranquillement : j'ai la surprise d'apercevoir Ethan installé au comptoir. Le téléphone à la main.

Il a les yeux aussi brillants que ténébreux et regarde l'écran de son portable : apparemment, il attend une information importante... peut-être un coup de fil, ou un message.

Je me dirige vers lui.

— Hey, salut ! lui dis-je d'une voix agréable en m'approchant de lui.

Il me regarde, et m'adresse un petit sourire mystérieux. Il pose son téléphone sur le comptoir.

— Salut Agathe.

— Tu rentres en moto ? Je l'ai pas vue à l'entrée.

— Elle est plus loin. Et toi, tu rentres comment ?

— En tram, ou en bus.

— Ah ouais... ça doit être chiant de devoir attendre à chaque fois...

— Non, ça va, j'ai toujours quelqu'un à appeler ou à qui envoyer des messages pendant le trajet.

Je remarque que l'écran de son téléphone s'est subitement rallumé, signe qu'il vient de recevoir une réponse. Mais, d'un geste, il retourne l'écran, face à la table. Et garde la main dessus. Bon, il n'a toujours pas confiance. C'est normal.

— Qu'est-ce que je peux faire pour que tu aies confiance en moi ?

— Ce que je sens en toi, c'est une propension à avoir envie de combattre les salauds. Alors, malgré mes sentiments et tout ce que je peux ressentir pour toi, je ne peux pas trop prendre ce risque pour l'instant.

— Mais tu n'es pas un salaud.

— C'est ce que tu dis...

Je regarde le téléphone briller sous sa main. Si j'étais parano, je pourrais penser qu'il veut garder secret ce qu'il est en train de faire... et les messages envoyés et reçus... j'espère que c'est pas des histoires de meurtres, ou ce genre de chose...

— C'est qui, qui t'envoie ce message ? Ça a l'air important...

— Toujours curieuse, hein ma belle... rien qui te concerne pour le moment...

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant