Mon cerveau est embrumé car je viens de danser en sautant et en bougeant frénétiquement à l'intérieur des différentes salles du club, jusqu'à ce que je sois complètement épuisée. Et là j'ai juste envie de retomber dans les bras de mon chéri. Me faire porter par lui. Mais pour l'instant c'est moi qui lui tiens les bras. Je sais qu'il aime bien ça. Il aime quand je suis joueuse.
Je me colle contre lui, partagée entre l'idée de me laisser glisser contre son torse puis qu'il me rattrape dans ses bras... et une envie de le serrer afin qu'il soit mien, pour toujours. Il me fascine, il y a tant de puissance en lui... il est un léopard, un léopard de ténèbres. J'ai beau sortir avec lui, concrétisant notre flirt passionnel, il demeure aussi sombre et mystérieux qu'au premier jour.
Je me presse contre lui.
— Je sens que tu as profité de la soirée... murmure-t-il avec douceur.
Il m'embrasse la tête, sur les cheveux.
Doucement, il ajoute :
— Je sens que je vais déjà devoir te ramener... quelle voiture préfères-tu ?
— Une voiture noire et jaune... tachetée... comme le léopard que tu es...
— Je dois pouvoir te trouver ça... en une petite vingtaine de minutes...
— Hum... de manière légale ?
— En amour, tout a la légitimité du cœur...
— Je peux avoir une limousine aussi ?
— Tout ce que tu veux... il n'y a pas de limite à ce que tu peux me demander... aucune limite... on prend un autre verre toi et moi, et le temps qu'on finisse, tu auras ce que tu as demandé. Ta voiture bigarrée.
— Et je ne demanderai pas comment tu l'as obtenu...
— Il ne vaut mieux pas, ma belle.
— Hum... d'un côté c'est très excitant, mais d'un autre je m'inquiète pour toi. Je sais que tu continues tout le temps tes activités criminelles, je ne sais pas comment tu réussis à berner le juge qui te surveille mais...
— Chut. T'en fais pas pour moi.
— Tu ne tues personne au moins ?
— Oh, je suis loin d'être le cador que j'étais avant, je me suis beaucoup calmé.
— Mais quand même... je suis dingue d'être avec toi, Laetitia a raison, je prends des risques...
— Vraiment ? Tu voudrais t'éloigner de moi ?
Je le serre dans mes bras en disant :
— Non... jamais...
Je sens ses doigts venir tendrement le long de mon cou, effleurer ma nuque... je suis probablement la seule à qui il ne fera jamais de mal... la seule à en savoir un peu sur lui sans provoquer sa colère...
Ma tête reposant sur son épaule, je murmure :
— Je sais pas si tu m'aimes, et ça me rend dingue. Tu es si froid parfois. Froid comme un tueur. Tu es un sadique, et je vais finir par le devenir aussi à force que tu me fasses devenir cinglée, à jouer ainsi avec moi.
— Mais c'est toi qui as débuté le jeu, mon papillon... tu as voulu me connaître, et maintenant, tu t'aperçois qu'il vaut peut-être mieux ne pas me connaître...
— Mais je t'aime ! Et j'aime la nuit, et j'ai vu le sang, les complots et les combats à mort, mais dans les étoiles que je regarde le soir, c'est toi que je vois. C'est toi que je veux.
Je tiens encore son autre bras. Je le tiens fort, parce que je tiens à lui.
— Tu tiens vraiment à moi, hein ? Ma toute belle... tu as peur pour moi... cette indépendance que je garde jalousement pour moi, tu la crains...
Je ne remue pas d'un sourcil, car il m'a percée à jour. Si j'aime tant le tenir et le plaquer contre les murs, comme ça, et il se laisse faire, ce n'est pas uniquement par érotisme, mais également, inconsciemment, parce que je crains qu'il m'échappe. Qu'il aille se faire tuer. Qu'il disparaisse dans les ténèbres. Qu'il quitte le pays, et poursuive ses activités loin de moi. Il est comme un être que j'aime plus que tout et qui peut m'échapper à tout moment. Il est trop insaisissable.
Il me caresse lentement la nuque :
— Je ne sais pas vraiment ce que c'est d'être aimé juste pour soi... alors, excuse-moi si je ne sais pas vraiment comment te traiter...
— Juste dis-moi que tu m'aimes, et surtout ne pense plus que tes décisions ne concernent que toi. Maintenant elles nous concernent tous les deux, tu dois prendre ça en compte, chéri.
— Hum... c'est précisément pour ça que je voulais éviter d'être en couple... être responsable d'une autre personne, ne plus pouvoir prendre nos décisions sans penser à elle... savoir que ça peut avoir des conséquences sur elle...
— Pense aux personnes qui peuvent souffrir pour toi.
— Personne n'a jamais souffert pour moi.
— Tes parents enfin ceux qui ont fait office de parents ils s'en fichent s'il t'arrivait quelque chose ?
— Mais complètement.
— Oh, putain... c'est hyper dur à croire... et tes amis, quand même ?
— Beaucoup seraient extrêmement satisfaits... ils essaieraient de prendre ma place...
— Non tu as peut-être du caractère, mais tu es sympa, aussi. Les gens ne peuvent pas tous te détester.
— Les gens sont jaloux du pouvoir...
— Je me doute...
— Quand il y a de l'argent ou du pouvoir en jeu, tu sais...
Je me laisse aller contre lui, tandis qu'il murmure :
— Tu es lumière, je suis ombre. C'est comme ça.
Mon étreinte se fait plus douce.
— J'aimerais t'éclairer... susurré-je.
Je l'embrasse au bord des lèvres.
— Viens avec mes amis plus souvent. Change de fréquentations.
— Ce n'est pas toi qui choisis, bella. Désolé de te décevoir...
— Ça ne te dérange pas d'avoir tant d'ennemis ?
— Ça ne me fait ni chaud, ni froid.
— Moi je te trouve trop froid, dis-je en l'embrassant sur la joue.
Je regarde la jolie bouche du jeune homme, miroitante sous la lueur de la lune. J'engage la tête, et l'embrasse tendrement.
— Je suis à la fois effrayée... et excitée par ce que tu es... murmuré-je.
J'enchaîne en m'emparant de ses douces lèvres. Pour les lui choyer, tendrement.
— Je sais que... je devrais fuir... mais j'y arrive pas... continué-je.
Il n'est pas comme les autres criminels, qui se font toutes les femmes, et n'hésitent pas à les jeter après. Lui, il faut le séduire... il aime avoir une seule reine, et lui donner tout, absolument tout, lorsqu'il a de l'estime pour elle. Tout ce qu'elle peut désirer.
Mais ça veut aussi dire que je dois être à la hauteur de la place privilégiée qu'il voudrait m'accorder. Je sens qu'il ne me fait pas encore entièrement confiance, pas à 100%. Et tant que cette confiance ne sera pas totale, il me tiendra écartée de certaines choses et se contentera de m'offrir de jolis colliers de diamants et autres bijoux de temps en temps.
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La Panthère de Lumière
RomanceQui est ce jeune homme rebelle et mystérieux, qui parcourt la ville sur sa moto noire pour y faire régner sa loi ? Pourquoi m'a-t-il sauvé la vie ? Et pourquoi repousse-t-il toutes mes tentatives pour essayer de le connaître ? Pourquoi est-il à la f...