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On se dirige vers un banc et on s'y assoie, nos mains l'une dans l'autre, tels deux tourtereaux. Il n'y a pas beaucoup de gens qui passent, on est tranquilles ici.

Je lui demande :

— Tu étais où ?

— Quelqu'un voulait me voir en personne. Généralement j'envoie des gars pour s'en occuper, mais là il y avait besoin de moi.

— Tu fréquentes plus Dorian j'espère ?

— Non, pas vraiment. Il me déteste de toute façon, au fond, il n'a jamais vraiment accepté mes règles.

— Ben j'espère, parce que c'est un con. Tu dois plus le voir.

Je lui caresse la main avec les doigts, et demande :

— Tu fais rien de trop illégal quand même ? Enfin je veux dire...

Il sourit.

— Rien qui va m'amener derrière les barreaux, ma belle. Je gère.

— Ben j'espère.

Nos doigts s'entrecroisent, se saisissent mutuellement d'amour.

— Tu devais faire affaire, avec le type que tu devais voir ? C'est des gens qui t'engagent pour leur donner des conseils, c'est ça ?

— Pas cette fois-ci.

Je me rapproche de lui et l'embrasse dans le cou, tout en lui chuchotant :

— Tu peux pas tout le temps être ce méchant mec mystérieux qui affronte des connards en ville sans me le dire... maintenant on est ensemble, tu dois me dire tout ce que tu fais.

Je l'encourage par de lents baisers tout le long de son cou.

Il dépose un délicat baiser sur mon oreille, ce qui fait battre mon cœur d'amour et répond :

— Tu es un peu une justicière toi ma belle, c'est pas ton truc d'affronter des connards.

— Ah si justement, c'est mon truc !

— Mais c'est pas ton truc, ces milieux-là... ce genre de choses... tu es quelqu'un de bien, contrairement à moi.

Je lui donne un dernier grand bisou au creux du cou, en y mettant tout l'amour de ma bouche et de mes lèvres, puis je relève lentement la tête pour contempler son beau visage :

— On doit tout se dire, chéri, je veux juste pouvoir ne pas m'inquiéter. Tu fréquentes beaucoup de dangereux connards ?

— Ouais, parfois trop à mon goût.

Nos mains sont jointes, et je referme davantage nos doigts entrelacés en signe d'amour et de confiance.

— Pourquoi tu cherches toujours les problèmes, chéri ? Tu veux pas te caler avec moi, habiter ensemble ? Faudra te calmer quand même si on veut habiter ensemble.

— Tu n'es pas encore prête pour ça ma belle, pour qu'on soit véritablement en couple, tu n'as pas encore fini ta métamorphose... elle est seulement en cours. Tu crois que tu peux changer les choses par ta bonne volonté, hein mon alouette ? Tu crois qu'on peut s'affranchir de notre passé, de nos sentiments, et de notre amertume. Mais c'est pas le cas. J'ai un passé assez lourd derrière moi. Et qu'il faut porter.

Il me prend doucement le visage entre les mains et ajoute :

— Oui je t'aime, mais tu veux aller trop vite. Tu peux pas me contrôler... cherche pas. Si ça te dérange que je fasse des trucs avec des connards, désolé mon papillon de nuit, mais je les ferai quand même.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant