Il m'accorde un sourire. Et dit :
— On reprend un verre ensemble ? À moi de le payer cette fois-ci ma belle. Vu que tu as payé le premier.
— J'adorerais, mais mon tramway va finir par passer...
Je rigole et ajoute :
— Enfin, en fait, je dois l'avoir raté depuis que je parle avec toi... hum, oui ça c'est sûr. Bon... alors finalement, je veux bien qu'on prenne un autre verre du coup.
— Tu ne préfères pas que je te ramène en moto chez toi, ou que je te fasse ramener dans une belle voiture avec chauffeur ? Plutôt que de prendre le tramway...
— Oui mais après je vais pas arriver à te lâcher...
— Ahah, t'es pas si timide que ça toi.
On s'empare des deux nouveaux verres que nous apporte le serveur et on les boit.
— Je vais devoir y aller, ma belle, à contrecœur... ça a été un véritable plaisir de discuter avec toi. Un enchantement. Si tu as besoin d'une voiture, appelle-moi...
Je souris. Je suis sûre qu'il est capable de faire venir une Mercédès ou une voiture plus chère encore rien que pour m'impressionner. C'est de l'argent sale qui provient sûrement du crime mais n'empêche, ça doit être impressionnant de telles voitures s'il en possède.
Tandis qu'il porte doucement le verre à ses lèvres, j'en profite pour le contempler de profil. C'est plus facile pour le dévisager, que quand il fouille et perce mon regard avec le sien... il est vraiment trop beau. Il a un regard intense et profond qui semble pouvoir sonder mon âme et tout savoir, de beaux yeux avec des iris d'un châtain doux dans lesquels voguent une redoutable combativité, et des cheveux légèrement plus sombres qui rayonnent dès qu'il y a du soleil, mais qui peuvent aussi paraître très ténébreux dans la pénombre. Ses mèches sont toujours là où il le faut pour lui donner un air sexy et sous ses vêtements toujours impeccables sa musculature a l'air fine et bien dessinée.
Je lui demande :
— Et tes parents ? Où habitent-ils ?
— Je n'ai pas de parents. Enfin... plus.
— Oh... euh, désolée... ils sont... ils sont morts ?
— Pas... vraiment. C'est compliqué.
La dernière question m'a échappé, mais je me sens maintenant trop mal et prise au dépourvu. Je ne vais pas pouvoir obtenir de réponse plus précise de sa part, c'est sûr. Il ne va pas m'en dire plus. Aucune chance.
Je lui dis :
— Moi, je vis avec ma mère. Notre famille est complètement éclatée et elle est dépressive, c'est pas la joie chez moi. Du coup, je suis toujours là à l'aider, c'est chiant.
— Chiant, d'aider ta mère ? Hey, elle a peut-être besoin de toi...
— Non pas chiant de l'aider, mais de m'inquiéter, devoir veiller un peu pour elle, c'est fatiguant.
Je laisse une petite moue traverser mes lèvres et ajoute :
— Enfin bref tu t'en fous, je vais pas te raconter ma vie.
— Non, je ne m'en fous pas du tout. Je te trouve très courageuse.
Il sourit et ajoute :
— On pourrait discuter de tes problèmes, et de la façon dont je pourrais y remédier, à une occasion plus propice...
« À quelle occasion, par exemple ? » ai-je envie de demander.
Sur un canapé, chez moi ? Ou devant un repas ? Oui je l'aurais souhaité mais je n'ose pas demander. Et il ne faut pas compter qu'un homme aussi sauvage et inabordable tel que lui en ait l'initiative. Il n'est pas du genre à se laisser apprivoiser aussi facilement.
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La Panthère de Lumière
RomanceQui est ce jeune homme rebelle et mystérieux, qui parcourt la ville sur sa moto noire pour y faire régner sa loi ? Pourquoi m'a-t-il sauvé la vie ? Et pourquoi repousse-t-il toutes mes tentatives pour essayer de le connaître ? Pourquoi est-il à la f...