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Quartier de Saint-Augustin, près des multiples immeubles populaires situés à proximité de l'avenue Méditerranée. Vers 4h du matin.

L'atmosphère est pesante dans ce coin de la cité. Plongés dans la pénombre, trois individus approchent. Leur comportement est vigilant ; ils paraissent pressés mais pas pour autant paniqués.

Un quatrième est resté un peu plus loin, pour surveiller les environs.

Un autre jeune homme se tient à courte distance, et patiente calmement. Ils se dirigent tous vers lui, en jetant quelques coups d'œil discrets autour d'eux.

Ils s'arrêtent en face de lui. Sans un mot, l'un d'entre eux saisit quelque chose dans la doublure de son manteau et s'adresse au gars. Il lui laisse entrevoir ce qu'il tient entre ses doigts : une bonne liasse de billets de deux cents euros.

— Dix mille ?

— C'est ça.

Il sort de sa poche plusieurs petits sachets hermétiquement scellés, qu'il lui glisse dans la paume. Ils font l'échange discrètement, comme s'ils étaient en train de se serrer la main.

— Il y a eu des descentes récemment dans le coin, pour les petites quantités on ne fera plus. Uniquement pour des plus grosses, et dans les lieux qu'on aura désignés.

— Ouais. C'est compris. Mais après ça je vous conseille de rester strict' dans votre business, de pas trop la jouer avec eux. Sinon vous risquez de marcher sur ses plates-bandes... vous savez de quoi j'parle. J'dis ça comme ça.

Il n'ajoute rien. Tous trois ne s'attardent pas davantage ici, repartant par là où ils étaient venus.

Quant au vendeur, il a déjà disparu.


* * * * *


Dans un arrondissement reculé des Alpes Maritimes, près de Cannes. 13h06.

Sous le soleil apaisé, une très belle Mercedes-Benz sillonne la route à une vitesse de plus en plus réduite. À un tournant, elle s'engage sur une voie à sa droite et entre dans une propriété en bordure de la ville. Le grand portail est ouvert puis refermé derrière elle par deux hommes. Elle se gare juste là, sur le gravier, dans la cour, près de la porte d'entrée de la demeure.

Un individu d'une trentaine d'années en sort avec véhémence. Il porte des lunettes de soleil grises chromées. Ainsi qu'une petite valisette de couleur claire extrêmement fine à la main.

Il avise brièvement les deux hommes sans leur adresser la parole, alors qu'ils sont en train de reprendre leur poste derrière le portail. Puis il se dirige directement vers l'intérieur de la maison privée.

Une fois dans le bâtiment, dont la décoration semble plutôt neutre et dépouillée et le mobilier principalement destiné à s'asseoir, à s'installer et à discuter, il monte à l'étage par les escaliers.

Lorsqu'il entre dans une assez vaste pièce sombre, dont des rideaux filtrent en partie la lumière, il s'avance et va trouver un homme installé plus au fond, qui doit avoir presque trente ans.

Assis à un vaste et beau canapé, cet homme l'attend sans le paraître. Avec un téléphone à la main qu'il consulte sans cesse. Il n'est pas étranger à cette rencontre mais il est préoccupé par autre chose en attendant l'arrivée de son partenaire. Grand, brun aux cheveux très courts et particulièrement ras sur les côtés de la tête, l'homme assis porte un jean épais et une veste en daim obscur, ce qui dissimule et fond parfaitement son gabarit plutôt impressionnant en une taille très uniformisée et décontractée.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant