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Lorsqu'on arrive près de la maison de Laetitia, la moto ralentit. Laetitia et moi on attend qu'Ethan soit totalement à l'arrêt, puis on descend.

À peine a-t-elle mis le pied à terre, que Laetitia confronte Ethan :

— Toi, t'es loin de t'en être sorti !! Je te lâcherai pas sale connard, jusqu'à ce que tu sois en taule !

Le visage d'Ethan reste imperturbable, et il répond, d'une voix calme :

— Je ne m'attendais pas à un merci, mais je vous ai sorties de ce pétrin où vous vous étiez fourrées.

— Non mais tu plaisantes, c'est à cause de toi qu'on a dû venir !!

— Et c'est à cause de vous que je me suis fait de nouveaux ennemis. Nous somme quittes.

— Non mais dis donc !! fait Laetitia en avançant d'un pas vers lui, à tel point que je dois la retenir en l'attrapant par l'avant-bras.

— Laeti'... lui dis-je pour l'apaiser. C'est bon, je vais le dénoncer à la police. Je l'aime toujours, je peux rien faire contre, mais je sais maintenant qu'il est dangereux. Et qu'il faut davantage le surveiller, je vais voir avec la police pour ça. C'est pour son bien aussi, pour qu'il ne fasse pas de conneries.

Laetitia le regarde d'un air sidéré et furieux. Mais elle semble tout à coup essayer de se calmer, et dit à Ethan :

— C'est bon, viens avec moi deux minutes, je voudrais te parler.

Il refait rugir sa moto, juste le temps de parcourir quelques mètres, suffisamment pour aller la garer. Puis il la quitte et revient voir Laetitia.

Je reste sur place et les suit des yeux. Laetitia attire Ethan un peu plus loin, et lui dit :

— C'est ma meilleure amie depuis toujours, et tu sais qu'elle t'aime vraiment beaucoup. Alors si tu lui fais du mal, putain, je te jure...

La bouche et les joues de Laetitia se contactent. Elle a trop envie de le frapper.

— Je te jure que je te tue, je te jure... que je te fume la gueule !

Elle a du mal à conserver son calme : c'est particulièrement le cas à chaque fois que je suis en danger.

Ethan hoche la tête pour lui dire qu'il comprend tout à fait sa position sentimentale.

— Eh bien, t'es à deux doigts de me mettre une arme sous la gorge. Tu tiens beaucoup à elle, toi aussi, on dirait.

Il met un terme à la conversation et retourne vers moi. Il me glisse, en passant près de moi :

— T'as de la chance d'avoir une amie comme elle.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Je n'aurai jamais cette chance, d'avoir des amis aussi bien.

Il me saisit doucement la main, et dépose un baiser sur le dos de celle-ci, en me disant :

— Je suis navré de ce qu'il s'est passé entre nous, et du monstre que je suis, un monstre que tu as cru pouvoir aimer. Mais sache que ces sentiments sont partagés. Malgré mon comportement inqualifiable. Je ne suis pas un amant, ni un fiancé, ni un petit ami, je ne suis pas fait pour tout ça. Je suis un criminel, sans espoir de rédemption, l'amour n'est pas inclus dans mon mode de vie. J'ai cru pouvoir, tu as été un véritable rayon de soleil dans ma vie et tu es une personne fabuleuse. Mais je ne peux pas, ma haine envers mes ennemis est trop grand. Ne compte pas trop sur la police pour m'arrêter, même si tu me dénonces, ils auront beaucoup de mal à trouver suffisamment de choses sur moi pour me faire condamner. Mais tu essaieras. Voilà... au revoir, Agathe. Pour cette soirée, si tu le veux bien, je vais disposer.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant