Le week-end suivant, dans la villa de Laetitia. 9h02.
Mégane et moi on est arrivées depuis un moment chez Laetitia.
— C'est quand qu'il arrive Ethan pour le projet de film ? demande Mégane. J'espère que s'il a accepté de travailler avec nous, ce n'est pas pour nous poser un lapin. Ça va refroidir, les boissons.
Je tempère :
— Il m'a dit ok par message. Il ne devrait pas tarder.
Elle fait une petite grimace de frustration, mais elle a l'air très heureuse de participer à cette séance de travail quand même. Elle adore filmer, et la seule chose qu'elle reproche à Ethan est son retard. Elle trépigne d'impatience à l'idée de commencer à filmer.
Un vrombissement reconnaissable entre mille se fait soudain entendre. Un frisson d'excitation me remonte la colonne vertébrale.
— C'est peut-être lui, dis-je en me levant, n'y tenant plus. Je vais voir.
Je m'approche d'une fenêtre et observe au-dehors. C'est bien lui, sur sa superbe Yamaha. Fidèle à sa promesse, il vient de s'arrêter devant le jardin et consulte son téléphone d'une main.
Un sourire se dessine sur mes lèvres sans que je puisse le retenir. Mais il s'efface aussitôt : je sais qu'il n'est venu que pour donner le change. Je suppose qu'il doit continuer à jouer le jeu, et qu'il tiendra son rôle d'étudiant modèle pour que la police ne s'intéresse jamais à lui.
Il ne faut pas s'attendre à autre chose, de la part d'un homme tel que lui. S'il est bien un délinquant sous couverture, comme je le suspecte.
C'est assez exceptionnel qu'il accepte de participer à un projet de film comme celui-ci, et moi, ça me fait plaisir de le voir.
— Je vous l'avais dit. Je vais lui ouvrir.
J'y vais, et sors dehors pour aller l'accueillir.
— Coucou bienvenue ! On travaille au rez-de-chaussée.
Son regard de braise m'enveloppe toute entière, et je frémis de nouveau.
— Salut... susurre-t-il.
À mon tour, je l'observe. Il est très classe aujourd'hui, blazer élégant, pantalon bien taillé, et je ne parviens pas à détacher mes yeux de lui. Il est divin, plus encore que d'habitude.
Il gare la sombre Yamaha, et me suit dans la maison.
Je dis à Laetitia :
— Tu lui dois des excuses, je crois, toi qui disais qu'il ne viendrait pas.
— Tant mieux ! dit Laetitia à Ethan en souriant. J'avais l'impression que tu n'étais pas trop chaud pour ce projet, donc je m'inquiétais.
— Vas-y assieds-toi, dis-je à Ethan en lui désignant le canapé, où je m'installe également.
Imperturbable, il avise du regard le canapé, ainsi que l'endroit que j'occupe, puis il se dirige et s'installe à la place la plus éloignée.
Bon, c'est pas gagné...
— Faudrait aller faire du repérage, enchaîne ma meilleure amie. Et peut-être trouver de meilleurs endroits pour filmer.
— Oui, voilà, c'est le problème, on ne peut pas faire pro en étant limités au niveau des décors, se désespère Mégane. Impossible de faire quelque chose de vraiment très original. Il faudrait louer des studios et des salles pour le tournage, mais ça coûte hyper cher.
— Je pourrais peut-être aider, dit calmement Ethan, bras croisés.
Je le gronde :
— Commence pas, toi.
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La Panthère de Lumière
RomansaQui est ce jeune homme rebelle et mystérieux, qui parcourt la ville sur sa moto noire pour y faire régner sa loi ? Pourquoi m'a-t-il sauvé la vie ? Et pourquoi repousse-t-il toutes mes tentatives pour essayer de le connaître ? Pourquoi est-il à la f...