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Je passe les heures qui suivent à me renseigner sur ce jeune homme. Lui qui m'a rattrapée lors de ma chute dans l'escalier.

J'ai seulement fini par apprendre son prénom : Ethan.

— Vous savez d'où il vient ?

Laetitia me conseille :

— Pourquoi tu ne vas pas lui poser directement la question ?

J'hésite et me mords discrètement l'intérieur de la lèvre. Je l'ai vu s'adosser à l'un des murs non loin d'ici pour consulter son téléphone, d'un air froid et sérieux, pas ouvert à la discussion.

— J'en sais rien, j'ai l'impression qu'il veut rester un peu solo.

— Tu peux au moins le remercier pour t'avoir sauvé la vie, tout à l'heure.

Elle se sent apparemment peu concernée par le problème : elle me connaît bien. Elle sait comment je me comporte avec les mecs. Je vais stresser, tourner en rond en me mordillant la lèvre, sans oser parler à Ethan, et passer mon temps à me renseigner sur lui. Timide, mais obstinée.

Je suis effrayée par la perspective de me faire jeter, mais je finis néanmoins par valider l'idée :

— Oui. Pourquoi pas, après tout, vu que je n'en ai pas eu l'occasion tout à l'heure.

Pour l'instant, je ne lui ai toujours pas parlé du fait qu'il s'agit peut-être du gangster de Marseille : elle a tendance à s'affoler rapidement. Je n'ai pas envie qu'elle aille se confronter à ce garçon sur de simples suspicions.

Je me lève, absolument pas sûre de moi mais faisant mon possible pour me détendre afin de ne pas — en plus — avoir une boule d'angoisse à l'estomac au moment de parler à Ethan.

Je vais essayer de le questionner habilement pour savoir s'il est bien celui que je pense.

Je me dirige vers l'endroit où je l'ai vu pour la dernière fois. Il n'y est plus, mais je ne tarde pas à le trouver. À moitié dans l'ombre, il s'est adossé à la façade, près d'une large baie vitrée. Il semble absorbé par ce qu'il fait sur son portable. Il a l'air d'y attribuer une importance très particulière, comme si on le tenait au courant d'informations cruciales, par ce biais-là. Son regard est glacial, et il parcourt des yeux l'écran avec une rigueur professionnelle, tel un prédateur sur son terrain de chasse.

Merde, j'ai l'impression que j'arrive un peu au mauvais moment. Mais trop tard pour reculer, maintenant que je suis là.

Je me racle la gorge, prends mon courage à deux mains et m'approche de lui.

— Salut !

Je prononce ces paroles de ma voix la plus agréable.

Il lève les yeux de son téléphone. Me regarde durant une seconde ou deux, ce qui me fait presque flancher tant il est beau et tant son regard est froid et direct. Puis il répond sèchement, redirigeant ses yeux vers l'écran de son portable :

— Salut.

Évidemment, je le dérange...

J'insiste tout de même, aussi poliment que possible :

— Je voulais te remercier pour tout à l'heure, quand tu m'as rattrapée dans les escaliers.

Il me considère de nouveau, et répond :

— Tout le plaisir est pour moi.

— Tu es nouveau ici ? Tu viens d'une autre ville ? On ne t'a pas vu, la semaine dernière.

Cette fois, il range son téléphone dans sa poche et me consacre toute son attention.

Ses yeux perçants paraissent lire au fond de moi. Mon cœur bat encore plus fort.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant