La Panthère de Lumière

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Le festival japonais du Mang'Azur approche, et avec lui, la possibilité pour moi de présenter mes dessins à des milliers et des milliers de personnes. Quatorze mille visiteurs l'année dernière ! D'habitude ce festival japonais a lieu en été mais il a été repoussé pour des raisons exceptionnelles ; j'ai hâte d'en profiter.

J'ai préparé des petites affichettes que j'ai placardées un peu partout en ville, partout là où j'ai pu. Les réactions autour de moi sont très encourageantes :

— Oui bien sûr que je viens, je passerai à ton stand !

— T'as un stand ? Génial !

— Je ne pourrai pas venir, dommage. J'espère que tu vas cartonner !

— Moi je pourrai ! Au moins pour le début du week-end, genre samedi, je serai là !

— Oui je connais des gens qui vont y aller, m'annonce Océane. J'espère que ça va marcher pour toi ! C'est un événement important pour tous les fans de culture japonaise, de mon côté j'y vais les deux jours avec des amis. Pour les concerts, mangas, figurines, jeux vidéo tout ça.

— Ça je sais, n'hésitez pas à venir me faire un coucou !

Je repère tout à coup, ce qui fait bondir mon cœur dans ma poitrine et me remplit de joie, le bel Ethan, qui discute avec deux filles devant l'établissement. Dans le cadre de nos études, on s'est mis d'accord pour ne pas afficher notre relation et on s'y tient. Enfin, dans le cadre des miennes : lui je sais qu'il n'est là que pour donner le change.

Je m'approche et lui demande :

— Je peux te parler ?

Il se désintéresse des deux nanas et me considère du regard, me faisant face en silence.

— Tu veux venir à Toulon, voir mes dessins, pour le Mang'Azur ? lui demandé-je.

Une intensité tout particulière règne entre nous comme on souhaite garder secrète notre relation : mais ça ne nous empêche pas de plonger longuement nos regards l'un dans l'autre. Et d'en jouer.

J'accompagne ma demande d'un clin d'œil pour lui faire comprendre. Puis j'en effectue un second et, comme il ne semble pas être disposé à comprendre le message, un troisième. Un petit sourire provocateur se peint au coin des lèvres du jeune homme :

— Tu as un problème avec les yeux ? me raille-t-il.

Je lève les yeux au ciel avant de m'exclamer :

— Tu fais chier !!

Et de repartir d'un pas vif et rageur. Les deux filles n'ont vraiment rien saisi de ce qu'il vient de se passer et affichent un visage déconcerté. Mais Ethan est très calme ; il ne va sûrement pas montrer le moindre changement de comportement ou d'attitude envers moi en public. Surtout tant que je suis dans le viseur de Sofia Nadous, et qu'il compte me surveiller sans jamais risquer d'être repéré par Sofia et par ses très nombreux complices.

*  *  *  *  *

Ethan passe à proximité des bâtiments pour rejoindre sa moto, quand, tandis qu'il tourne au détour du coin d'une façade, je l'attrape par les bras et le tire dans l'ombre.

Je le pousse jusqu'à un mur à un endroit plus discret. Hors des regards.

— Pourquoi tu t'es comporté comme ça tout à l'heure ? On aurait pu se retrouver à Toulon après l'exposition du Japon... là il n'y aurait pas eu de risque qu'on se fasse trop repérer par des gens malintentionnés.