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Ethan veille discrètement sur moi. Il est toujours dans les quartiers environnants lorsque je suis hors de chez moi, et il m'a bien dit : si Sofia tente quoi que ce soit contre moi, il interviendra. On se coordonne et c'est rassurant de savoir qu'il est souvent dans les parages quand je me rends quelque part.

Mais je trouve que ce loup blanc aux yeux séduisants, ce motard rugissant dans la nuit, est encore sauvage... une ombre insaisissable qui règne sur la ville. Il va falloir l'amadouer avec davantage de baisers.

Mais c'est dur de pouvoir le voir, il est rarement disponible, malgré qu'il fasse son possible pour m'inclure dans sa vie. Il semble axé sur les combats qu'il veut mener et on ne s'est pas vus seuls, lui et moi, depuis deux jours, même s'il m'a assuré que je suis en permanence dans ses pensées. Je ne sais pas ce qu'il fait mais avant de lui poser des questions indiscrètes, je vais l'amadouer avec plus de baisers, ça c'est certain. Plutôt que de me battre avec lui, c'est ma nouvelle stratégie. Ma bouche est une arme redoutable pour l'adoucir, le cajoler et faire baisser progressivement sa garde. C'est avec tout mon amour que je ferai en sorte qu'il ne soit plus du tout sur la défensive. J'ose imaginer qu'on l'a vraiment trahi durement, gravement, mais je veux qu'il sache qu'il peut me faire confiance, à moi. Totalement.

Il me manque, un peu plus à chaque seconde qui passe loin de lui, et deux jours sans être dans ses bras c'est trop dur. Je viens de lui envoyer au téléphone :

Je peux te voir ce soir ?

Il m'a répondu oui et m'a donné rendez-vous en extérieur, près d'un square. J'espère qu'il n'était pas en train de se battre ou quoi avant de recevoir mon message... ma plus grande peur c'est qu'il se fasse tuer dans un affrontement. Puisqu'il a des hommes sous ses ordres il pourrait se passer d'aller sur le terrain, mais lui, il aime aller sur le terrain.

En général quand il ne me fait pas venir dans une de ses villas c'est qu'il a des ennuis, et qu'il s'arrache à je ne sais quelle bataille ou négoce avec des gens très peu recommandables pour venir me voir. Pfff il est chiant il s'imagine même pas comme je m'inquiète en plus.

J'espère pouvoir obtenir plus d'infos bientôt sur ce qu'il fait précisément, mais pour l'instant le principal c'est que je puisse le voir et passer un moment avec lui. Il devient si tendre lorsque je suis dans ses bras. Mon tendre chéri d'amour c'est lui qui fait battre mon cœur.

Super contente, je me prépare. Je me fais belle, je me mets du rouge à lèvres et fais des mouvements de baisers avec ma bouche devant le miroir de la salle de bain. Je me suis mis du baume sur les lèvres avant de mettre le rouge à lèvres pour que mes lèvres soient toutes douces. Cette fois, quand je vais l'embrasser, je vais le faire plus longuement, en lui chuchotant des mots d'amour rassurants, il ne pourra pas ne pas me parler de ce qu'il fait. Je sais qu'il lui faut du temps pour faire confiance mais je vais accélérer un peu les choses.

Au pire si ça ne marche pas on recommencera peut-être à se combattre, au fond c'est peut-être la seule chose qu'il comprend, le combat. C'est peut-être notre destin, qui sait.

Je passe encore un moment devant la glace de la salle de bain, à m'entraîner à faire divers mouvements de bisous avec la bouche, puis, comme j'ai le cœur qui bat trop fort du bonheur de le voir, je pars de chez moi dès qu'il me confirme par message qu'il est bientôt là.

Je quitte la maison un peu avant 23h et me mets en marche pour aller le rejoindre. J'aurais aimé qu'il vienne me chercher en moto mais je pense qu'il doit venir de l'autre côté de la ville ou peut-être même d'une autre ville. Il va me rejoindre près du square. Ah là là, sortir avec un motard rebelle et mystérieux c'est pas facile. Mais c'est super excitant d'avoir comme défi de l'apprivoiser, de le faire mien pour que nos âmes se confondent dans un amour enflammé, dans le parfait amour.

Le ciel est parsemé d'étoiles. Je marche tranquillement tout en m'éloignant des grandes routes principales, pour aller vers la zone des parcs et les squares. Mon cœur tambourine de bonheur et je me sens super bien, j'ai hâte.

Ici c'est un coin calme qui comporte beaucoup de verdure.

Je traverse plusieurs pelouses et vais rejoindre Ethan : il est là-bas, il vient de s'arrêter sur sa puissante et merveilleuse moto ténébreuse qui vrombit encore.

Une fontaine un peu plus loin, des parterres de roses près de lui, il a toujours le don de trouver des endroits romantiques.

— Coucou n'amour ! dis-je en trottinant sur les derniers mètres.

J'arrive vers lui pour le prendre dans mes bras. Mais il est encore sur son bolide noir qui brille dans la nuit alors je me contente de lui saisir tendrement la main tant qu'il n'est pas encore descendu :

— T'étais en centre-ville ? J'aime pas quand tu disparais pendant des heures comme ça chéri, après je m'inquiète. Tu t'es encore battu avec des mafieux ?

— Ouais ma belle, désolé... des connards...

Je lui saisis un bras et le lui tourne dans tous les sens pour vérifier qu'il n'est pas blessé. On sait jamais. Il est en retrait dans la pénombre alors je ne le vois pas trop, ainsi plongé dans l'obscurité nocturne.

Je perçois comme une lueur argentée près de son autre main. J'ai l'impression de distinguer un revolver luisant au cœur des ténèbres, mais il s'évanouit dans le noir et je ne le vois bientôt plus. Ça doit être mon imagination...

Je me rapproche d'Ethan et lui embrasse le bras en disant :

— Tu m'as trop manqué. Tu gares ta moto ?

— Toi aussi ma belle, c'est le seul moment bien de ma vie quand je te vois.

Je lui caresse le bras, et le lui tire gentiment pour l'inciter à descendre de sa monture qu'il chevauche encore.

Il obtempère et redémarre sur quelques mètres pour aller la garer un peu plus loin, puis il revient vers moi, et je me jette dans ses bras. Je le serre très fort contre moi. Je suis si contente de le voir et de pouvoir enfin me laisser aller complètement dans ses bras.

— Tu m'as trop trop manqué mon cœur, murmuré-je en fermant les yeux et en posant la tête contre son torse.

La laissant reposer contre lui.

On reste un moment comme ça, il me caresse tendrement les cheveux. Des purs instants de bonheur. Ensemble. Les petits tracas du monde n'existent plus, il n'y a plus que nous.

Puis je l'embrasse encore une fois et relève les yeux vers lui.

— Tu ne vas pas encore repartir, hein ?

— Non ils peuvent se débrouiller sans moi, t'inquiète.

— Qui ça ils ?

— Les frérots.

Je l'embrasse plusieurs fois sur le torse et tout le long du cou, près de la gorge. Je me sens tellement bien, contre lui.

— Tu veux qu'on aille où ? murmuré-je entre deux bisous.

— On peut s'asseoir un moment près de la fontaine, si tu veux.

— Tu sais bien qu'à cause de ma réputation de justicière on doit pas nous voir ensemble, rapelé-je en enchaînant les bisous.

— Ça va, y'a personne à cette heure-ci ma belle.

Je continue les bisous et pose amoureusement les lèvres sur son cou. Là je multiplie les baisers, ça m'enchante de goûter ainsi sa peau douce et parfumée.

— J'ai pensé à toi chaque seconde mon amour, faudrait vraiment que tu arrêtes de te faire des ennuis en ville parce que moi je m'inquiète trop, murmuré-je sans arrêter les baisers.

— Mais tu m'avais dis que tu me laisserais ma liberté, ma belle ?

— Oui mais pas de risquer de te faire tuer. Quand je t'envoie un message au téléphone tu dois répondre tout de suite.

— Ouais, mais si je suis en moto je peux pas te répondre tout de suite.

— Ben faut que tu apprennes à descendre de ta moto des fois, pour passer un moment avec moi.

Il m'embrasse les cheveux, et me caresse l'épaule. J'aime quand il est doux comme ça.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant