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Près du rivage, je me promène avec Ethan, main dans la main, en marchant sur le gravier de la plage. La nuit est belle, il fait clair et on y voit bien. La mer est assez calme, je m'amuse à regarder l'écume des vagues qui tente quand même de monter de quelques mètres sur le littoral.

Je demande :

— Tu aimes les coquillages ?

— Les coquillages... c'est une métaphore de moi ?

— Arrête d'être sérieux et ténébreux tout le temps... simplement les coquillages de la mer. Moi des fois j'en récupère il y en a des super jolis, j'ai une collection chez moi.

Il se baisse et ramasse un coquillage qui brille sur le sable, puis me dit :

— Il ne faut pas les prendre, ça peut servir à des bestioles... toi, ma biche, tu vois ça comme quelque chose de joli, mais pour les bestioles de la mer, c'est un abri, une protection...

— Oui je sais, je ne les prends pas tous, je leur en laisse.

On continue de marcher en amoureux. Je me sens si bien ici, avec lui et avec le bruit de l'eau, nos mains et nos doigts entrelacés. Je peux me reposer la tête sur son épaule parfois, me laisser aller contre son torse. La température est douce, et puis je peux facilement me blottir contre lui si un petit vent se levait.

Il me demande doucement :

— Tu n'as pas peur de rencontrer quelqu'un que tu connais ?

— À cette heure ça va.

— Faudra bien que tu assumes un jour ma belle... que tu expliques à tes potes pourquoi celle qui combat les salauds sort avec un salaud...

— Je ne trouve pas que t'es un salaud, mais ils peuvent pas comprendre.

Il penche la tête pour m'embrasser sur le cou, et me dit :

— Je sais que t'es plus sombre que ça, mon papillon de nuit... t'aimes bien avoir du pouvoir, faire changer les choses. Être la reine. Quand ta mue sera totalement finie, tu seras pleinement à mes côtés.

— Hum tu penses vraiment que je vais devenir aussi vilaine et ténébreuse que toi ? Moi je pense plutôt que je vais devoir te mettre les menottes si tu continues à mal agir chéri.

Il réplique, taquin :

— Depuis que tu l'as dit tu l'as toujours pas fait... faudrait tenir un peu tes promesses ma belle...

— Il faudra que je les achète déjà, les menottes...

On sourit tous les deux et on continue de marcher. On quitte un peu les graviers et on va sur le sable, pour se rapprocher de l'eau. Je reste quand même à un ou deux mètres de distance, je n'ai pas envie d'être éclaboussée. La mer brille, elle est jolie comme ça, pendant la nuit.

J'en profite pour plaisanter :

— Tu vois c'est là qu'on voulait te pousser dans l'eau avec Laetitia. Ça t'aurait rafraîchi les idées, moi j'ai pas envie que tu te fasses tuer à force de fréquenter les pires délinquants de la ville.

— Vous et quelle armée, ma belle... c'est pas à deux que vous allez y arriver, à me faire prendre un bain forcé...

Sa remarque me fait sourire. Je regarde l'eau et les vagues, à quelques pas devant nous. Et j'ai soudain envie de tenter quelque chose.

Je me glisse tout à coup derrière lui et le pousse de toutes mes forces ; il est projeté en avant et tombe droit dans les vagues en éclaboussant le sable autour de nous.

J'éclate de rire en disant :

— Pas besoin d'une armée, j'y arrive toute seule !

Il se redresse, trempé et furieux :

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant