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Dans la grande pièce de business qui donne une entière vue sur la vaste piscine de la villa, et qui permet d'apercevoir un peu plus loin directement la mer, Ethan est assis dans un fauteuil, pensif. L'expression évasive. Les volets sont mi-clos. Les stores à moitié baissés.

Dorian est venu pour se faire pardonner et pour profiter de quelques avantages ; il tapote sur son téléphone avec grand intérêt, apparemment satisfait de quelque chose. Ça vaut le coup, même s'il doit se mettre à son service pour ça.

— Et le lendemain de la soirée, elle a fait arrêter une bande qui faisait régner leur terreur au sud de la ville, marmonne Ethan, en plissant le nez.

— Hey, t'étais pas censé juste flirter un peu avec elle, et t'occuper de cette Sofia Nadous, là ? Pourquoi tu restes avec elle ?

— Ouais... mais elle a un caractère, j'peux pas t'expliquer. Je me suis attaché à elle, c'est comme ça. Le plus dur, c'est qu'elle croit que je suis quelqu'un de bien.

Il redevient contemplatif. Dorian ne sait jamais ce qu'il pense vraiment, personne ne le peut d'ailleurs. Surtout quand il est comme ça. C'était toujours inquiétant car on ne savait jamais ce qu'il allait décider, ni ce qu'il allait faire.

Dorian reporte son regard sur son téléphone. Putain, Adrian Stone revient en ville. Il insiste beaucoup sur cette ville, on dirait. Il doit avoir ses cibles.

Son doigt se crispe sur le téléphone. Évidemment qu'Ethan le sait. S'il décide d'agir, ça risque d'être sanglant.

Inquiet, il risque un rapide regard vers son patron.

Ethan plisse les yeux en regardant dehors.

Dorian reporte les yeux sur son écran, mais il ne parvient pas à se concentrer. Quoi que décide Ethan, ça risque de mettre le feu à la ville... et même à tout le pays.


*  *  *  *  *


Les étoiles jalonnent le ciel, lumineuses dans la nuit.

Je viens de pénétrer dans un grand appartement après avoir traversé un corridor parsemé de fenêtres noires. Une dernière affaire à régler, pour faire condamner ces criminels. Je dois obtenir des preuves.

Dès que je suis rentrée, les regards se sont tournés vers moi.

L'ambiance est pesante.

J'ai l'angoisse et la boule dans le ventre, mais j'essaie de ne pas montrer ma peur à ces connards. Je suis en terrain hostile, ici. Mais j'ai pas le choix, si je veux obtenir suffisamment d'éléments. Avec un enregistreur bien dissimulé sur moi, ça devrait le faire.

J'avance, sans les regarder. Et traverse les différentes pièces. Chacune est remplie d'une dizaine d'individus à chaque fois.

On m'a fait venir ici pour « négocier ». De puissants salopards qui n'aiment pas trop que j'aille me mêler de faire stopper des trafics en ville. Ils disent qu'ils veulent me filer de l'argent pour que j'arrête.

Je sais que c'est sûrement un piège, mais j'ai besoin d'en savoir plus sur ces gens. Voir leur visage si possible, et savoir quels appartements ils utilisent, ça peut être intéressant pour donner à la police, en plus de l'enregistrement.

En temps normal, j'avoue que je n'aurais sûrement pas été aussi téméraire. Mais là j'ai beaucoup d'amis qui patrouillent autour de la série d'immeubles avec leurs voitures au cas où les choses tourneraient mal. Ils peuvent intervenir vite. Si je leur envoie le SMS préparé ils accourent.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant