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— J'sais pas ce que tu fais... ce que tu fais ici et ailleurs... mais si t'as besoin de moi...

Je cherche machinalement mon sac du regard. Je l'attrape et prends quelque chose dedans.

— Et tiens, au fait...

— Quoi ?

J'en sors les cinq cents euros en trois billets pour les lui montrer.

— Je te le dois, vu que je t'avais dit, t'as eu la gentillesse d'accepter de venir me chercher...

Il fixe un instant ses yeux sur l'argent, avec une expression sombre, puis revient sur moi :

— Sors pas ça devant les autres, sinon je vais être tenté de leur casser la gueule pour le leur reprendre et te le redonner.

— T'as pas besoin d'argent ?

Il esquisse un sourire moqueur.

— Non.

— Si ça peut t'aider...

Il laisse échapper un bref rire :

— Non mais sérieux... range ça... même cent mille c'est rien pour moi. Le jour où tu pourras vraiment faire quelque chose pour moi n'est pas arrivé. Allez, viens, miss Agathe.

J'ouvre la portière. L'endroit semble être une cour intérieure, près d'un jardin peut-être ; difficile de juger dans cette obscurité.

En la pénombre ambiante, l'espace alentour s'éclaircit peu à peu à mesure qu'on marche et qu'on approche d'une source de luminosité. Je vois l'entrée d'une villa, une villa assez grande d'ailleurs. On se dirige vers la porte ouverte. Un certain bruit confus s'en échappe ; peut-être de la musique, mais elle semble étouffée.

— Attention la marche, petit faon...

Ethan sourit tandis qu'on monte effectivement quelques marches.

— J'suis...

Je rigole sous l'effet de l'alcool et dit :

— J'suis pas un faon !

On s'engage sur le perron et on franchit l'accès. C'est une villa encore plus immense que je ne le pensais : avec toutes ces lumières on y voit bien mieux maintenant.

Des phares puissants viennent m'éclairer dans le dos et se répercuter sur un mur, accompagnés du rugissement d'un véhicule, qui va se garer dans la propriété. Je regarde autour de moi, confuse, tandis que deux portières claquent fortement derrière moi, presque à l'unisson, ce qui résonne avec violence.

Je demande à Ethan :

— C'est une soirée privée ?

— Ouais... on peut dire ça... très... V.I.P. on va dire. Reste près de moi.

— Je peux te tenir par la main ?

— Hum... non. Pas devant les gars.

— Mais c'est pour pas tomber...

— Je m'occupe que tu ne tombes pas. Sois tranquille, si tu tombes je te rattraperai ma belle.

Le décor des lieux fait très riche, dans un modèle niçois du tout confort : un mobilier chic, de superbes tapisseries sur les murs, des tapis au sol qui recouvrent quasiment l'ensemble de ce dernier. On est peut-être ici dans les beaux quartiers de la ville, les propriétaires ont acquis une très belle villa sur la Côte-d'Azur. Je n'en vois pas souvent de telles.

On arrive à une grande porte fermée en bois verni, le long du couloir. Trois hommes à l'air sérieux et au smoking épuré semblent la garder. Quand ils me voient l'un d'entre eux ne manque pas de réagir :

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant