Chapitre 1: Nuits éternelles (5)

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Comment oublier... La chaleur de ses mains, la douceur de son sourire, l'odeur de ses cheveux, la tendresse de son visage? Quand je me blessais, elle accourait vers moi aussi vite qu'elle pouvait et me caressait les cheveux. Elle me donnait des surnoms adorables et m'emmenait à la maison pour me faire un lait-fraise.

Quand j'avais réussi à l'école, elle faisait un gâteau avec moi qu'on offrait à mon père quand il rentrait du travail. On le mangeait tous ensemble.

Quand je faisais un cauchemar, elle me prenait dans ses bras et me permettait de dormir avec elle.

Quand j'étais malade, elle restait avec moi toute la journée à me lire des histoires au lieu d'aller travailler. Elle me faisait même des bouillons de légumes.

Quand je faisais une bêtise, elle me grondait et me privait d'aller jouer dans le jardin. Mais la punition ne durait jamais très longtemps.

Quand elle est morte, elle et mon père, personne n'était pour me câliner, pour me donner des surnoms ou me punir. J'étais seul devant leur tombe, dans mon pays natal.

J'ai traverser la manche pour me rendre dans un lycée anglais. Mon père était d'origine anglaise et je pensais trouver de la famille -bas. Il n'y avait personne.

Heureusement pour moi, une famille a entendu parler de moi. Je n'avais pas encore de logement avec l'héritage et ce que j'ai reçu en vendant ma maison. Elle m'a accueilli en m'offrant l'hospitalité en échange que je m'occupe de leur dernière petite fille et que je lui apprenne l'anglais.

Mon réveil sonne, me sortant de mon rêve plus que nostalgique et me ramenant à la dure réalité.

Je me frotte les yeux et regarde.

Ma fenêtre s'était encore ouverte. Elle doit avoir un problème avec la fermeture. Il fait que j'en parle à Mme. Ackerman.

Je sors de mon lit et cherche mon uniforme. Oui, comme tout le monde le sait, dans les écoles anglaises, les uniformes sont obligatoires. Je n'y suis pas encore habitué car en France, il n'y a aucune obligation vestimentaire.

Je me dirige vers ma salle de bain. Elle est assez vielle -comme le reste de la maison- avec une baignoire grise à pattes de lion et des murs carrelés.

Je me presse de me brosser les dents et de nettoyer mon visage à l'eau froide pour me réveiller.

Je place mes cheveux vers l'arrière et me fais la réflexion que je dois bientôt me les couper.

Je prend mon sac de cours après l'avoir préparé, je ferme encore une fois la fenêtre et sort de ma chambre.

Ténèbres du sort [Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant