Ténèbres du sort [Riren]

Chapitre 9: Mauvaise nouvelle (5)

Je suis ici en Italie sur un coup de tête, alors que je devrais être... Où devrais-je être? Avec un bouquin sur le canapé, avec ma mère me ramenant des crêpes que mon père auraient faites? Où dans mon lit auprès de Livai alors qu'il me chuchote des mots doux?

Franchement, j'essaye de trouver un but à toute cette histoire. Je suis amoureux d'un vampire. Rien qu'avec ça je devrais me prendre la tête.

Mais maintenant, je réalise que je vais sûrement perdre Livai. Ça me fait peur, il a tellement pris une grande place dans ma vie. Petra sort de la salle de bain en se séchant les cheveux.

- Eren, qu'est-ce qu'il y a?

Je me retourne vers elle et me rend compte que je m'étais mis à pleurer.

Elle vient à moi et s'accroupit en me tenant l'épaule.

- Eren... Si tu vas mal, il faut que tu m'en parles.

Elle me prend mon manuscrit et le pose sur le lit.

- Petra... Je suis quelqu'un d'horriblement égoïste.

- Pourquoi, demande-t-elle avec une voix mystérieusement douce?

- Parce que... Je veux...je veux que Livai reste avec moi, quitte à mourir. Je l'aime tellement.

Elle sourit tendrement.

- C'est normal d'être égoïste dans ton cas. Aucune histoire ne ressemblera à la votre. C'est ça qui est magique. Regarde toi, tu es en Italie pour aller cherche l'amour de ta vie. Tu m'as laissé t'embarquer dans un sauvetage clandestin au risque de ta vie.

- M...mais je ne suis d'aucune utilité.

Elle m'attrape les épaules.

- Ta vie est la chose précieuse pour Livai. Ton nom est omniprésent dans sa tête. Tu te t'en rends compte?!

J'éclate en sanglot.

- Je sais et j'adore ça.

Elle soupire.

- Et maintenant, tu dois le récupérer. Bâts toi! Ne te sens pas faible par rapport aux autres.
Et ne laisse personne ne te le prendre.

Je souris en essuyant mes larmes.

- Merci Petra, qu'est-ce que je ferais sans toi...

- Tu serais toujours au manoir à espérer que Livai revienne.

Je souris.

- Ne t'inquiète pas, demain on le retrouvera. Je crois avoir une idée de où il se trouve.

- C'est vrai?

- Oui, avec Erwin. On pense s'y rendre demain...avec toi.

Mon être se réchauffe.

- Merci Petra.

Elle me serra dans ses bras.

- Tu es le fils que j'aurais voulu avoir... Sanglote-t-elle.

Erwin ne peut pas avoir d'enfant. Je l'avais bien compris. Et à mes yeux leur petite relation cachée n'est pas bien gardée.

Mais plus sérieusement, mon être se refroidi: quand je vis les deux petites lumières rouges, brillées dans la nuit par la fenêtre.