Ténèbres du sort [Riren]

Chapitre 19: Santé aggravante (9)

Il attrape mon tee-shirt et m'aide à lever mes mains pour remonter celui-ci et me l'enlever.

L'eau qu'il avait allumé juste avant remplissait généreusement la baignoire. Il mit avec le dosage un peu de moussant dans le bain.

Il m'enlève mon bas de pyjama et m'aide à me relever pour me mettre facilement dans l'eau. Cela me fait terriblement du bien, l'eau est à la bonne température. Livai me regarde un instant soupirer avant d'enlever son sous-vêtement et rentrer avec moi dans le bain. 

Il s'installe en face de moi et éteint l'eau. La mousse me monte au visage, je soupire -combien de temps je n'ai pas souri- et passe mes mains dessus. Livai pose sa tête sur le rebord de la baignoire et ferme les yeux.

J'attrape de la mousse dans la paume de ma main avant de souffler dessus. Elle arrive sur le visage de Livai qui se met à froncer les sourcils.

Il ouvre un œil et me voit rigoler bêtement en voyant sa tête.

- Qu'est-ce que c'est? Dit il en passant sa main sur sa joue.

- De la mousse idiot!

Il s'en débarrasse un instant avant d'en prendre sur sa main et la jeter sur moi. Je m'en prend dans les cheveux. Je rentre la tête dans l'eau pour m'en débarrasser.

Je met mes cheveux dégoulinant d'eau en arrière en reprenant ma respiration.

Livai me regarde un instant inquiet avant de reposer sa tête sur le rebord ainsi que ses mains.

- Livai?

- Hum...

- Je peux venir dans tes bras?

Il me fit un signe de la main. Je me rapproche difficile de lui.

Je pose ma tête sur son torse en y déposant un doux baiser. Il passe sa main dans mes cheveux et soupire gravement. 

Nous ne parlons pas. Nous ne parlons plus vraiment d'ailleurs. Depuis que je suis alité, il ne se passe plus rien entre nous. Je dors interminablement.

Mais qu'attendons nous tous les deux? Que la mort vienne à ma rencontre? Qu'un miracle se produise? À quoi bon espérer... J'ai les poumons complètement détruis et le sang déréglé.

J'entoure mes bras autour de lui et le serre fort. Son doigt contourne mon oreille et descend dans mon cou.

Je relève la tête et le regarde. Son expression est indescriptible. Elle est mélangée entre la douleur et l'espérance. Mais tout ça n'est caché que dans ses yeux vitreux et ses rides avant invisibles qui se sont formés avec les larmes. Je m'en veux... Horriblement.