Chapitre 2: Piano hanté (4)

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J'entrouvre la porte d'où étaient apparus les lumières. Un courant d'air glaciale me caressa les joues. Je frémis, un coup électrique me passa sur le corps, me donnant la chair de poule.

Il y a un escalier en colimaçon fait en marbre. Il n'est pas éclairé. Je regarde derrière moi, le couloir est vide. Je prend mon courage à deux mains et attrape la rampe de l'escalier. Je pose mon pied sur la première marche. Le contact est froid: de toute façon, je commence à m'habituer à cette froideur constante de cette maison.

Je monte doucement les escaliers à l'aveuglette le plus discrètement possible. Il m'arrivait de temps en temps de me prendre une marche sur les orteils. Je lâchais un gémissement de douleur presque inaudible.

Je m'arrête d'un coup quand je ne sentis bientôt plus aucunes sensations froides à mes pieds. Je touche du bois. Je suis arrivé à l'étage du dessus. J'avale légèrement ma salive avant de m'engouffrer dans le couloir. Il n'est pas entièrement sombre, de la lumière sort d'une pièce vers le milieu du couloirs, vers la gauche. La porte était mal fermée et en plus de laisser sortir de la lumière, le piano venait aussi de cette embrasure.

La personne qui jouait tous les soirs du piano est dans cette pièce. J'avançais timidement jusqu'à la porte à semi-clos. 

Je jetais un œil discret dans la pièce éclairée.

Je vis un homme, dos à moi, assis devant le piano. Il a une chemise blanche rentrée dans son pantalon noir. Il avait la nuque et le bas de sa tête rasé. Je compris vite qu'il s'agissait du frère aîné de la famille, Livai. C'était sa chambre, au dessus de la mienne. Et toutes les nuits il jouait du piano sans s'arrêter.

D'un coup il s'arrête de jouer et se retourne. Il a dû sentir que je l'épiais derrière lui. Je recule alors qu'il plisse les yeux pour voir qui était l'arrivant non désiré.

- Qui est là?

Une vitesse presque inhumaine, il arrive à la porte et la pousse  laissant entrer la lumière dans le couloir.

Il s'avança vers moi, le sourcil droit levé, les mains sur les hanches.

- Qu'est-ce que tu fais là?

- J...je...

Son regard me paralyse, il n'y a rien d'humain sur ce visage. Il est glacé, sans expression.

Il s'approche vers moi. Je remarque avec stupéfaction qu'il est plus petit que moi.

Ténèbres du sort [Riren]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant