OS83: Alzheimer

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Cet OS se déroule près de quarante-cinq ans après les événements de Dragons 3.

L'hiver s'était installé sur Nouveau Beurk, couvrant l'herbe grasse de sa poudreuse blanche et se posant sur les arbres pour la plus grande joie des enfants qui faisaient des batailles de boules de neige et des bonhommes de pain d'épices pour se réchauffer.

Dans une grande hutte, en haut d'une des plus hautes collines de l'ile, le vieux Harold Haddock était assis dans son fauteil devant la cheminée et regardait les flammes danser doucement dans l'âtre. Il se leva en entendant sa femme s'agiter dans la cuisine.

-Que fais tu ? lui demanda-t-il de sa veille voix enrayée par les années.

Voilà presque quarante-sept ans qu'il vivait auprès de sa tendre femme. Il l'aimait comme au premier jour et elle le lui rendait bien. Seulement, depuis quelques années, elle était gravement malade, dans sa tête. Elle oubliait tout, constement. Elle ne se souvenait de personne à part Harold, il lui arrivait d'oublier son propre nom et par moment, elle avait du mal à faire des choses toutes simples, comme prendre son bain ou encore se mettre au lit. Mais heureusement, Harold était tout le temps avec elle et l'aidait tant bien que mal à surmonter sa maladie. Ce mal qui la tourmentait et ne portait pas de nom n'était pas soignable d'après Brindka, la guérisseuse du village.

-Astrid, qu'est-ce que tu fais ? demanda à nouveau le brun en s'avançant vers elle pour poser doucement sa main sur son épaule.

Sa femme tourna la tête vers lui et le regarda, les yeux écarquillés de stupeur. Elle devait probablement être en train de se demander pourquoi elle était ici.

-Je...je...je ne sais pas. bredouilla-t-elle, perplexe.

Harold la regarda avec tristesse avant de la coller contre lui pour la serrer tendrement dans ses bras. Elle posa sa tête contre son épaule et ferma les yeux lentement. Elle avait bien changé, elle n'était plus aussi vive et agile qu'a l'époque, ses cheveux n'étaient plus blonds mais blancs, son visage était tiré par la fatigue et de nombreuses rides venaient se glisser dessus. Harold aussi n'était plus le jeune chef plein de force qu'il était avant, il était encore brun mais sa barbe, elle, avait blanchi, il avait quelques rides et quelques dents en moins et ses os lui faisaient mal par moment, mais il se sentait en pleine forme malgré tout.

-On va se promener ?

Harold tourna la tête vers son épouse et lui adressa un petit sourire. Il déposa un baiser sur son front, signe d'affection dont il ne se lassait pas malgré toutes ces années.

-Si tu veux.

Il enroula ses doigts meurtri par l'arthrose autour des siens et la guida jusqu'à l'entrée de la maison. Dès qu'il relâcha sa main, elle voulu ouvrir la porte et sortir, mais il attrapa son bras et la força à s'assoir tout en douceur.

-Attends, tu n'as pas mis tes bottes et ta cape. lui souffla-t-il.

-Pourquoi il faut les mettre ? lui demande-t-elle tandis qu'il commençait à enfiler ses bottes en fourrure sur ses pieds.

-Tu vas avoir froid si tu ne les porte pas.

Il avait l'habitude de ce genre de conversation et de questions. Parfois, elle lui demandait même pourquoi il fallait qu'elle mange et à quoi ça servait de se couvrir avec une couverture pour dormir.

Après l'avoir enroulé dans sa cape et avoir mit ses propres vêtements, Harold prit la main de sa femme et quitta la hutte lentement, sa canne dans sa main gauche, tandis qu'Astrid tenait son bras droit.

-Regarde ! s'écria Astrid d'une voix enjolée en pointant du doigt un hérisson qui était en train de marcher près d'une souche d'arbre.

Harold ne pu s'empêché de sourire.

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