Chapitre 87

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- Bon, une petite présentation s'impose, non ?

Je le regardais, sans bouger. Je ne pouvais pas parler et il semblait l'avoir oublié.

- Ah oui, acquiesçait-il. Je suis idiot. Tu ne peux pas parler.

Il détournait ensuite le regard en faisant une légère moue.

- Hm. C'est peut-être mieux comme ça, tu ne m'interrompras pas.

« Mon dieu. »

Une forte envie de lui cracher à la figure me venait. Faute de ne pouvoir le faire, je me contentais de me mordre la langue.

- Je m'appelle Peter Hale, annonçait-il.

« Sans blague ? »

Je levais les yeux au ciel et il reportait son attention sur moi, m'observant silencieusement avant de reprendre la parole.

- Tu te demandes sûrement pourquoi tu es ici ?

J'hochais doucement la tête, l'écoutant attentivement.

- Hm, je connaissais ton père, expliquait-il.

Je le regardais, attendant qu'il poursuive.

- Mais avant, il faut que tu saches quelque chose.

Il se levait et s'approchait doucement de moi, je sentais les battements de mon cœur s'affoler dans ma poitrine.

- Au sujet de... ton père, souriait-il.

Il venait de pencher vers moi, murmurant les deux derniers mots dans mon oreille.

- Ton père n'est pas celui que tu penses être. Il est lâche, impuissant, cupide, il ne sait combattre ni se défendre, au moindre problème il préfère fuir plutôt que d'affronter. Ton père est un gros lâche, ma jolie.

Il s'arrêtait, me laissant digérer ses paroles et reprit sur un ton beaucoup plus doux.

- Il fallait que tu le saches.

Je fronçais les sourcils. Peter était toujours derrière moi, et je savais qu'il me regardait. Seulement, je ne le croyais pas. Mon père n'était pas comme il venait de le décrire.

- Il y a longtemps de cela, quand j'avais dix ans j'ai connu une adorable fillette, racontait Peter. Elle m'appréciait beaucoup, et c'était réciproque.

Il se mettait à faire les cent pas dans mon dos, me forçant ainsi à l'écouter.

- Nous étions fait l'un pour l'autre, c'était le destin. Seulement il fut brisé par une personne que tu connais bien, ma jolie.

Là, il s'arrêtait de marcher de parler par la même occasion. Il se mettait devant moi, face à moi, et d'un coup il m'arrachait le ruban adhésif qui était posé sur mes lèvres. Je fronçais les sourcils, ne comprenait pas pourquoi il m'offrait la possibilité de m'exprimer.

- Tu m'écouter et après tu parleras.

Je me forçais donc à l'écouter.

- Ton père, lançait-il. Quel salaud quand j'y pense !

« Pardon ? »

- Espèce de..., râlais-je.

Seulement il ne me laissait pas le temps de terminer et il se précipitait de nouveau derrière moi, en brandissant quelque chose dans sa main que je n'arrivais pas à voir.
Soudain, une aiguille se glissait sous ma peau au niveau de mon avant bras gauche. Je secouais la tête, la fixant avec horreur. Peter la retirait doucement, un sourire sadique naissait sur son visage aux traits durs.

- Qu'est-ce que c'est ? demandais-je en essayant de garder mon calme.

- Ça ?

Il jetait un rapide coup d'œil à l'aiguille. Son sourire sadique restait sur ses lèvres roses.

- C'est un calmant, ma jolie, pas de quoi paniquer.

Je le regardais mais je ne le croyais pas une seule minute. Il semblait être assez petit, il était brun et ses yeux étaient bleus. Il avait une silhouette carré au niveau des épaules et sans l'ombre d'un doute, il était très musclé.
Ce qu'il venait de m'injecter commençait à me faire effet. Je me sentais détendue. Soudain, j'entendais des bruits derrière moi, je me crispais aussitôt.

- Que...

Mais il ne me laissait pas le temps de finir. Je me concentrais sur ce qu'il avait avec lui, c'était une perfusion, avec à l'intérieur, un liquide jaunâtre qui remuait.

- Où en étais-je ? demandait-il. Ah oui.

Il se remettait devant moi. Il replaçait alors l'aiguille qui me reliait avec la perfusion, dans mon avant bras gauche. Je me mordais la langue ; redoutant l'effet de ce drôle de liquide. Je le voyais se diffuser dans mon bras. Je reportais avec horreur mon regard sur Peter qui semblait plus que satisfait.

- Ton père est arrivé et il a tout gâché.

Je fronçais les sourcils. Je commençais à sentir ma tête tourner.

« Ce n'est pas un calmant qu'il m'a mit... »

- Je ne sais pas ce qu'elle lui a trouvé, poursuivait-il, mais elle a préféré l'épouser plutôt se moi.

Il baissait doucement la tête, s'asseyant de nouveau sur sa chaise.

- Peut-être qu'elle savait que vous étiez mauvais ? annonçais-je.

C'est alors qu'il relevait brusquement la tête. Il me lançait un regard remplit de haine. Et j'étais plutôt fière de ma réplique. Je me forçais alors un joli sourire. Il acquiesçait avant de se relever. Puis il se plaçait à côté de la perfusion.

- Qu'est-ce que vous faites ?

Il souriait, toujours de ce même sourire sadique. Il me montrait ses dents pointues.

- J'augmente la dose, indiquait-il.

J'écarquillais les yeux, en effet, le liquide se répandait plus rapidement dans mon bras qu'auparavant.

- Maintenant tu me coupes plus et tu m'écoutes.

J'acquiesçais lentement, fixant toujours l'aiguille plantée dans mon bras.

- Très bien, reprenait-il. Ton père l'a épousé, ils ont vécu heureux pendant quelques années.

- Et vous ? demandais-je.

Peter avait alors un rictus.

- Et moi ? Je me suis retrouvé seul. Je m'entendais bien avec ton père, avant qu'il ne me vole la femme de ma vie.

Je soupirais intérieurement. Il en voulait à mon père parce qu'il lui avait volé une fille.

- Et je me suis promit de me venger, souriait-il.

"On a besoin d'elle"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant