Chapitre 98

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- Ah, souriait Dumbledore. Vous voilà.

Il était assit sur sa chaise, dos à nous et face à une immense baie vitrée.

- Je vous observais de dehors et je me demandais combien de temps vous mettrez à monter.

Puis, sans même nous laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, il faisait volte-face, se retrouvant face à nous. Ses lèvres s'étiraient en un léger sourire de bienvenu.

- Eh bien, bienvenu à Poudlard.

Il écartait les bras et nous faisait un signe de tête.

- Asseyez-vous, je ne vais pas vous faire de mal, indiquait-il.

Les garçons ainsi que moi prenaient place sur des chaises pendant que le Professeur Lupin restait debout.

- Très bien, alors ce sont les Loups ?

- Tout à fait, acquiesçait le Professeur Lupin.

- Et Clarisse ? demandait Dumbledore.

Je sentais le Professeur me jeter un léger coup d'œil et je me mordais la joue, prise d'une soudaine gêne.

- Elle n'en est pas encore un, expliquait le Professeur.

Dumbledore acquiesçait doucement pendant qu'il baladait son regard sur les garçons.

- Permettez moi de me présenter. Je suis le directeur de cette école depuis maintenant soixante-dix ans, et sans compter que je suis un grand magicien.

Il émettait un léger sourire à la fin de sa phrase - qu'il venait de tourner en plaisanterie - qui avait pour effet de tous nous détendre.

- Et vous, qui êtes vous ? interrogeait-il, sur un ton de curiosité.

Je tournais la tête vers Scott qui prenait la parole aussitôt.

- Je m'appelle Scott, je suis l'Alpha.

- C'est notre chef ! souriait fièrement Isaac.

- J'ai entendu parler de meute, c'est ça ?

Scott hochait la tête avant de poursuivre :

- Et j'ai dix-huit ans.

- Très bien, acquiesçait Dumbledore.

Son regard se posait aussitôt sur la personne à côté de Scott, Liam. Je voyais ce dernier devenir écarlate. Il était impressionné de parler face à Dumbledore. Je le comprenais tout à fait, j'étais moi aussi timide.

- Euh. Je suis Liam, je fais parti de la meute de Scott et euh...

Il semblait chercher ses mots.

- Il a dix-sept ans, indiquait Isaac.

Dumbledore émettait un sourire. Puis Isaac entreprit sa présentation, à l'instar de Liam, il était parfaitement à l'aise. Du coin de l'oeil, je voyais Stiles écarquiller les yeux face à la facilité qu'avait Isaac de parler.

- Isaac, je suis un Loup, lançait-il, et je fais aussi parti de la meute de Scott. J'ai dix-huit ans presque dix-neuf, enfin dans quelques jours.

Il marquait une légère pause avant de reprendre sur un ton neutre :

- Ah oui, je n'ai plus de parents.

Il souriait, attendait que Stiles se présente à son tour. Il y avait alors un silence. On tournait tous la tête vers ce dernier, il était dans l'incapacité totale de parler. Je fronçais les sourcils.

« Qu'est-ce qu'il a ? »

- Stiles ? l'interrogeait le basané.

Je secouais la tête, sans pour autant le lâcher du regard.

- Stiles ?

Scott venait de parler un peu plus fort mais Stiles avait le regard fixé devant lui. Liam, qui était le plus proche de lui, posait doucement sa main sur l'épaule de son ami, qui sursautait aussitôt.

- Ça va ? s'inquiétait alors Liam.

Stiles tournait rapidement la tête vers nous, et je voyais dans ses yeux qu'il était complètement paniqué. Scott le constatait aussitôt, car il se levait, se dirigeant ainsi vers son ami, qui entrouvrait la bouche pour parler, sauf qu'aucun son n'en sortait.
Le Professeur Lupin s'approchait des garçons, il semblait soucieux et son front était plissé.

- Stiles ? demandait-il.

- Ça. Va.

Sa voix était volontairement maîtrisée.

- Viens, soufflait Scott.

Stiles se levait en vacillant un ou. Je me levais aussitôt, je me dirigeais vers lui.

- Ça va garçon ? questionnait Dumbledore.

Stiles se forçait d'acquiescer, tandis que l'on quittait le bureau du directeur.
J'entendais le Professeur demandait ce qui lui arrivait et Liam leur expliquait qu'il lui arrivait de temps en temps, se faire des crises de paniques.
Je refermais aussitôt l'immense porte du bureau de Dumbledore, pendant que Stiles s'adossait contre le mur en pierre.

- Stiles, lançait Scott d'une voix calme, regarde moi et respire.

Mais son ami gardait son regard fixé au sol, c'est alors que Scott reprenait la parole :

- Oh. Oh. Stiles ?

Ce dernier relevait aussitôt la tête, je pouvais des à présent lire dans ses yeux, de la peur. C'est avec un pincement au cœur que Scott me jetait un regard. Il se décalait, me faisant alors signe de m'assoir devant Stiles. Je le faisais aussitôt.

- Stiles, regarde moi, soufflais-je.

Ses yeux se fixaient dans les miens. La peur dansait dans ses pupilles brillantes.

- Ne regarde que moi.

Il me fixait. Mais il n'allait pas mieux. Je m'approchais doucement de son visage, sa respiration s'accélérait au cours des dernières minutes.
À côté, Scott observait attentivement la scène. Et je savais qu'il avait souvent aidé Stiles durant ses crises de panique. Et c'est tout comme moi, qu'il essayait de l'aider. Mais Stiles détournait le regard, respirant encore plus vite.

- Je peux pas...

Il commençait à gesticuler ses mains dans tous les sens et je posais aussitôt les miennes sur les siennes, les stoppant dans ses mouvements.

- Et, Stiles.

Il relevait doucement la tête.

- Respire.

C'est alors qu'il laissait échapper quelques mots incompréhensibles.

- Concentre toi sur moi, lançais-je, sur mes yeux.

Je savais qu'il aimait particulièrement mes yeux. Il acquiesçait lentement, fixant son regard sur mes yeux.

- Voilà, c'est bien, souriais-je.

Et avant qu'il puisse parler ou ajouter quoi que ce soit, je posais mes deux mains sur son visage. Je me rapprochais doucement de lui. Puis, mes lèvres venaient se poser légèrement contre les siennes, et il fermait les yeux. Alors que j'envisageais de me décaler, il venait poser ses lèvres sur les miennes avec plus d'intensité, et de douceur. C'était à mon tour de fermer les yeux ; appréciant les baisers à la fois chaud et doux mais aussi intense du garçon que j'aimais. J'ignorais combien de temps nous étions resté là, à nous embrasser, mais c'était le raclement de gorge de Scott qui nous séparaient.

"On a besoin d'elle"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant