"On a besoin d'elle"

Chapitre 156

Un grognement sur ma droite retentissait et en tournant la tête, je constatais un Wendigo tout prêt. Je poussais un cri au moment même où ce dernier ouvrait sa bouche, me présentant les deux rangées de dents parfaitement alignées qu'il contenait. Je me reculais en prenant une nouvelle fois appuie sur mon poignet qui était à présent, j'en étais certaine, cassé.

Le Wendigo s'avérait être un garçon, probablement de mon âge. Un sourire meurtrier s'étirait sur son visage d'assassin.

« Relève-toi vite ! »

Il poussa un grognement pendant que j'essayais de me relever. Je fermais alors les yeux, le sentant se rapprocher de moi.
Quelques secondes passaient et j'entendais un grognement de souffrance sur ma droite.
Je rouvrais aussitôt les yeux, mon cœur battant à cent haleur.

Soudain, je constatais que le Renard était penché sur le Wendigo, et c'est avec plusieurs grognements s'avérant tous être déchirants que je comprenais qu'ils se combattaient.
Je tournais la tête du côté opposé, l'autre Wendigo me fixait, c'était une fille, elle semblait elle aussi avoir mon âge.

Alors que je me traînais, atteignant pratiquement la branche de l'arbre à quelques mètres de moi, que j'avais repéré depuis quelques minutes, d'autres grognements retentissaient et bientôt, je voyais avec plaisir des Loups surgirent de nul part, s'attaquant aussitôt à la Wendigo.

Au même instant, en jetant un coup d'œil derrière moi, je voyais avec horreur le Renard allongé sur le sol, en sang.

« Tu peux le faire. »

Je saisissais la branche et comptait jusqu'à trois avant de me relever, ne prenant en aucun cas appuie sur mon poignet droit cassé.
Je me dirigeais aussitôt vers le Renard quand je me retrouvais face au garçon Wendigo.

— Tu ne t'en sortiras pas. Pas cette fois.

Je ne répliquais rien, et soudain un Loup se jetait sur lui. Je reconnaissais à sa couleur : Scott. Je me jetais aussitôt sur le Renard. C'est quand ses yeux se fixaient dans les miens, me montrant la douleur qu'il éprouvait que je comprenais qui c'était.

— Harrison...

Le Renard, en guise de réponse, se contentait de fermer les yeux un instant. Je portais les miens sur son visage, et fixait son corps. Elle saignait du torse, quelques morsures étaient alors visibles.

— Je...

Mais je me stoppais net.

« Je ne veux pas qu'elle souffre... »

Je ne savais pas quoi faire, hormis porter mes mains sur son corps et essayait en vain de stopper le sang qui ne cessait de s'écouler, tachant sa jolie fourrure identique à la couleur de ses cheveux.

Un grognement surgit derrière moi, et je tournais aussitôt la tête. C'était la Wendigo fille, elle courrait en se tenant l'épaule dénudée, elle s'était fait mordre. Quelques instants plus tard, je constatais le garçon Wendigo allongé au sol, les yeux grands ouverts.

Les garçons reprenaient aussitôt leurs formes humaines, Scott et Stiles se précipitant vers le Renard et moi. Pendant que Liam et Isaac restaient près du Wendigo, même si j'avais peu de doutes qu'il soit encore en vie à cette heure là.

— Mais ça va pas Cla...

Je relevais la tête vers eux, pendant que le Renard fermait doucement ses yeux.

— C'est Harrison.

— De quoi ? Demanda Scott en me fixant.

Je reportais mon attention sur l'animal, que je tenais dans mes bras.

— C'est elle, je réponds simplement.

— Comment est-ce possible...

— Tu l'avais dit cette après midi, que tu prenais la forme que ton âme reflétait.

Ma vision devenait floue, et je me rendais compte quelques instants plus tard, que c'était du aux larmes qui restaient devant mes yeux. Je refusais de les laissaient couler.

— Elle est blessée, observa Stiles.

— Il faut qu'on fasse demie-tour et vite ! Acquiesça Scott.

— D'accord ! Mais le garçon ?

— C'est pas grave, on le laisse là !

Il se redressa aussitôt, prenant le Renard dans ses bras. Mon regard restait fixé sur l'arbre qui se trouva face à moi.

— Clarisse, je...

— Elle m'a sauvée la vie, Stiles.

Je le sentais baisser la tête, mettre sa main devant sa bouche en acquiesçant doucement.

— Elle va s'en sortir.

Je relevais légèrement la tête et le regardait.

« Disait-il cela pour me rassurer ? Ou seulement parce qu'il le pensait réellement ? »

— Tu es blessée ?

J'acquiesçais doucement avant de murmurer :

— C'est rien.

— Montre moi.

Il me tendait sa main que je saisissais aussitôt de mon poignet non blessé.

— C'est rien, c'est juste le poignet.

Il posa doucement sa main sur mes doigts qui me faisait souffrir, mais je le gardais pour moi.

— Il semble être cassé.

— Bon, on parlera de tous ça plus tard, il est peut être temps d'y aller ? Souffla Scott.

On acquiesçait puis on se mettait à suivre Scott. Heureusement que Stiles avait sa main posé sur mes hanches pour me soutenir, car j'avais la tête qui tournait et je ne voyais pas très bien du aux larmes que je refusais de laisser couler.
Je savais qu'Harrison avait besoin de nous en ce moment même, et je savais d'autant plus qu'elle venait de me sauver la vie, et pour ça je lui en étais éternellement reconnaissante.