Chapitre 155

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— Qui ça "ils" ? S'inquiéta Scott.

— Je ne sais pas. Ils sont plusieurs !

Harrison reportait aussitôt ses mains sur ses oreilles en fermant les yeux. Soudain, son corps se mit à trembler, et Harrison claqua des dents.
— Que lui arrive-t-elle ?

Isaac venait de se lever, et se tenait près de la jeune fille.

— Elle est gelée, indiqua Scott.

— Peut-être qu'il faut qu'on...

Mais Stiles n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la jeune fille se redressa. Ses yeux se plantèrent dans les miens.

— Ils sont là !

Je ne comprenais pas de qui elle parlait, mais sans attendre la réponse d'un de nous, elle quitta son lit et se précipita hors de la chambre. Je me redressais aussitôt partant à sa recherche, les garçons étaient derrière moi, je les entendais.

— Clarisse !

— Attends-nous !

Mais je savais qu'Harrison allait avoir besoin de moi. Je la suivais et bientôt on quittait le château, se retrouvant dehors pieds nus.
Je la suivais sans jamais m'arrêter. Je la voyais, à quelques mètres devant moi, ses longs cheveux aux reflets roux semblaient danser dans le vent frais de la nuit. Je sentais la fraîcheur de l'herbe sous mes pieds nus, et le vent semblait s'amusait à plaquer mes cheveux contre mes joues.

— Attendez !

Le cri d'Isaac me paraissait lointain dans le vent, même si je savais qu'ils n'étaient pas très loin.

— Harrison ! Je criais.

Cette dernière continuait de courir sans même me donner une réponse. On s'enfonçait un peu plus dans l'obscurité de la nuit. Nous venions de dépasser le jardin de l'école, et commençait à s'enfoncer dans la Forêt Interdite. Harrison courrait toujours, sans se soucier de si je la suivais ou pas. Soudain, elle s'arrêtait brusquement et je manquais de lui buter dedans.

— Aie ! Harrison ?

Elle resta dos à moi, et fixa le ciel. Je relevais la tête, la pleine lune éclatait parfaitement le ciel.
J'entendais les bruits de pas et les respirations saccadées des garçons arriver dernière nous.

— Mon dieu !!!

Isaac se plia en deux, posant doucement ses mains sur ses genoux, reprenant peu à peu sa respiration. Mon attention restait fixée sur Harrison, dont son regard ne quittait plus la lune.

— Que fait-elle ? Demanda Liam.

—Je ne sais pas.

— C'est bizarre, observa Scott, on dirait qu'elle ne nous entends pas.

J'acquiesçais, je trouvais ça aussi bizarre. Néanmoins, je m'approchais puis prenais place en face d'elle quand soudainement un cri retentissait.

— Clarisse ! S'écria Scott.

Mais c'était trop tard. En un coup, je me retrouvais allongée sur le sol, Harrison au dessus de moi. J'essayais de la repousser, ne comprenant pas ce qu'il se passait, puis d'un coup comme si l'on venait de crier, elle se relevait, me lâchant. Stiles accourut aussitôt vers moi, pendant qu'elle se relevait et fixait au loin.

— Ça va ?

J'hochais doucement la tête, encore sous le choc de cette scène.

— C'est étrange.

Scott fixait Harrison qui ne bougea plus. La pleine lune l'éclairait complètement puis soudain Scott poussait un léger cri.

— Merde !

Je me relevais aussitôt avec l'aide de Stiles, qui fixait son ami pendant qu'Harrison marchait doucement vers la lune.

— Quoi ? Paniqua Stiles.

— Des Wendigos ! Répondit Scott.

J'écarquillais les yeux.

« Des quoi ? »

— Stiles.

Je m'accrochais à lui, sentant la peur grandir en moi.

— Courrez ! Ordonna Isaac.

Aussitôt on se mettait à courir, seulement il m'était impossible de laisser Harrison toute seule avec des Wendigos. Je m'arrêtais.

— Harrison ! Hurlais-je.

— Nous n'avons pas le temps ! S'exclama Liam.

— Il faut la sauver !

— Elle est trop loin ! Lança Stiles.

— Nous devons la laisser ! Rajouta Scott.

Mais je refusais catégoriquement, elle avait besoin de notre aide. Soudain, une idée me traversait l'esprit.

« Et si c'était elle aussi un Wendigo ? »

— Clarisse ! Cours !

J'ignorais ce qu'étaient des Wendigos, mais je ne pouvais pas la laisser seule. C'est donc avec courage, que je faisais demie-tour, obstinée à retrouver Harrison qui avait besoin de nous.
J'entendais au loin les cris des garçons me hurlaient de revenir, je me faisais violence pour ne pas les écouter et continuait ma folle course.
Les feuilles des arbres se rencontraient, juste au dessus, créant une nouvelle barrière entre le ciel et moi. Cependant, je continuais ma course.

— Harrison ?

Aucune réponse. Je tentais une nouvelle fois, un peu plus fort.

— Harrison ???

Toujours aucune réponse.

— Har...

Je ne terminais pas ma phrase, m'écroulant à plat ventre sur le sol en faisant craquer plusieurs branches, à moins que c'était mes os.

L'instant suivant, je comprenais que c'était mes os, car une nouvelle douleur que j'ignorais se répandait déjà de mes orteils jusqu'à mon cerveau, en passant dans tout mon corps.
Je laissais échapper un léger soupir de douleur quand des hurlements retentissaient.

Plusieurs grognements surgirent de nulle part, et je du me faire violence pour me retourner et me retrouvais à présent sur le dos. C'est alors qu'avec étonnement, je constatais deux nouvelles créatures avec des milliers de dents, et les yeux blancs, suivit d'en face, un renard.

J'écarquillais aussitôt les yeux, pendant que ce petit animal mais pas moins fort se jetait sur les trois Wendigos qui grognaient. J'étais sous le choc le plus total, ignorant ce qui se passait. Je voulais me mettre debout, pour pouvoir m'enfuir, mais au même instant je m'appuyais sur mon poignet et une nouvelle douleur encore plus forte que celle que j'éprouvais déjà se répandait en moi.

« Relève-toi. »

Je décidais d'en faire abstraction, et essayait en vain de me relever.

"On a besoin d'elle"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant