Chapitre 90

94 12 6
                                    


Je voulais hurler, appeler quelqu'un, crier au secours, mais je ne pouvais rien faire car au même instant Peter posait de nouveau le ruban adhésif sur mes lèvres, m'empêchant à nouveau de parler.

- À toute à l'heure, ma jolie.

Puis il me laissait là, de nouveau toute seule. J'entendais le bruits de ses pas s'évanouir au fur et à mesure qu'il s'éloignait. Je fermais doucement mes yeux.

« Combien de temps encore va durer cette torture ? »

J'essayais de ramener mes pensées sur mon prénom, mais j'étais incapable de m'en souvenir. Peu à peu, j'oubliais aussi les prénoms et les visages des garçons avec qui j'étais depuis le jour où j'avais perdue mes deux amies, et dont leurs prénoms m'échappaient aussi.

« Je ne me souviens plus des prénoms. Que m'arrive-t-il ? »

Je n'avais pas le temps d'approfondir mes pensées qui s'entrechoquaient, que je me sentais tomber dans l'inconscient.

Quelques heures plus tard, quand j'ouvrais de nouveau les yeux, la pièce était plongée dans l'obscurité. Je soupirais. C'était mon troisième jour ici, et toujours personne pour venir me chercher. Ma vue ne s'améliorait pas, même si je gardais mes yeux ouverts.
J'étais en sueur, de grosses gouttes glissant s'échappant de mon visage et glissant le long de mon cou. Les battements de mon cœur battaient de moins en moins vite, et alors que je fermais mes yeux, un bruit semblable à une porte défoncée retentissait. Je me concentrais à présent sur mon ouïe.
Des bruits de pas se précipitaient vers moi, m'arrachant le ruban adhésif qu'avait de nouveau posé Peter, sur mes lèvres.

- Clarisse ? interrogeait une voix masculine, qui ne me semblait pas indifférente.

Je voyais floue. Cependant je n'avais aucun mal à reconnaître sa voix : c'était celle de Sirius Black.

« Mais que fait-il ici ? »

- On va s'en sortir, chuchotait-il.

J'hochais doucement la tête, me souvenant que je devais le tuer.

- Je dois, chuchotais-je.

- Ne parle pas.

Il se redressait et posait sa main sur mon épaule, puis de son autre main il arrachait l'aiguille de ma peau.
Au même instant, d'autres bruits de pas résonnaient.

- Sirius Black, observait Peter.

Je sentais Sirius sursauter, ne s'attendant probablement pas à entendre Peter.

- Que fais-tu là ?

Sirius faisait volte-face.

- Tu lui as fait subir exactement ce que j'ai subi, lançait-il.

Peter rigolait avant de murmurer :

- En effet.

- Pourquoi ? demandait-il. Elle ne méritait pas ça !

Il se mettait alors devant moi, faisant une barrière entre Peter et moi.

- Qui te dis qu'elle ne le méritait pas ? interrogeait Peter.

- Enfin, c'est une adolescente ! s'écriait-il. Aucun être vivant ne mérite ce que tu nous as fait subir.

- Vraiment ?

- Quel faux souvenir lui as-tu injecté ? s'inquiétait-il.

Peter avait un rictus.

- Pas de souvenir, cette fois. Juste des paroles, avouait-il.

"On a besoin d'elle"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant