STORM

006

Double update (soyez sûr d'avoir lu le 005) absolument pas prévu mais j'ai réalisé la date d'aujourd'hui (merci aux commentaires haha) et je me dis qu'il y a clairement pas meilleur jour pour poster ce qui va suivre.

Nesy

"Je savais pas que je pouvais faire preuve d'autant d'autorité. Non j'te jure je me suis auto-impressionnée..."

-Dinah Duval

Point de vue Dinah Duval.

J'ai imaginé cette scène des centaines de fois. Dans certains scénarios, il s'énervait, demandait des explications sur mon silence radio des derniers temps. Dans la plupart, il régissait bien, me traitait de petite conne avant de me prendre dans ses bras, murmurant à mon oreille à quel point je lui ai manqué, à quel point il est ravi que je sois rentrée.

Mais dans aucun des scénarios que je me suis fait, il se contentait de me regarder avec cet air à la fois perdu et presque apeuré. Ça fait mal au coeur. Très mal au coeur. Je peux voir sur son visage, les traces que mon départ a laissés. Oui, il m'a laissé partir, mais cela ne voulait pas dire que c'était facile à faire. J'en prends conscience en détaillant les cernes violets sous ses yeux, la couleur terne de sa peau. Il semble vidé.

-C'est quand la dernière fois que tu as dormi, je demande d'une voix chevrotante.

Si la culpabilité m'étouffait presque avant, désormais elle semble vouloir ressortir par ma gorge. La pression qu'elle crée sur mes intestins et si forte que j'en ai la gerbe. J'aurais pas dû partir. La première fois que je suis vraiment partie,  même si ça n'a jamais été facile à revendiquer, j'affirmais sans aucun doute que mon départ avait été la bonne chose à faire. Cette fois, je n'en suis pas certaine, ou plutôt si, je n'aurais pas dû partir.

La vérité, c'est que je suis revenu comme je suis partie. Sur un coup de tête. Parce qu'ils me manquaient parce que j'ai réalisé que c'était idiot de penser pouvoir guérir de la mort de Marc. Je ne m'en remettrai jamais, je n'aurais jamais moins mal. Je dois juste attendre d'être en mesure de vivre avec. Attendre, ces instants où je pourrais penser à lui sans me sentir envahi par un froid glacial. Et pour laisser le temps faire son oeuvre, je suis bien ici. Auprès de l'homme que j'aime et de la famille que nous tentant temps bien que mal de construire.

Ouais je crains.

J'aurais pu me rendre compte de ça avant de partir. Et dans le même temps j'étais tellement mal. Et la fuite a toujours été mon premier mode de réaction. C'est logique que ce soit cette solution qui m'est apparue d'abord à l'esprit.

Nos regards se croisent et enfin, je peux voir une étincelle apparaitre dans son regard. C'est comme s'il parvenait à faire toutes les connexions. Oui je suis bien là et un peu mal à l'aise parce que je me tiens toujours comme une idiote, une seule chaussure à la main. D'ailleurs je retire celle qui j'ai au pied et laisse l'autre tomber juste à côté.

Dans le même temps, il s'approche de moi en quelques enjambés. Ses mains encadrent mon visage avec délicatesse. Il me touche comme s'il ne parvenait pas à réaliser que je suis bien là. C'est si doux, comme si j'étais si précieuse. J'entoure son corps à l'aide de mes bras pour le tenir encore plus près de moi

-Qu'est-ce que tu..., il perd ses mots

-Go big or go home non ? Je m'exclame. J'ai décidé d'aller big. Attends je te fais faire le tour.