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"Le regard qu'il pose sur toi meuf. Non c'est trop, fallait que je te le dise."

-Inès Khemissa 

Point de vue Dinah Duval

Ces derniers temps, je pense beaucoup à ce qu'étais ma vie avant que je ne rentre. Je pense à ma tranquillité à ma calme solitude. Elle me manque parfois. C'était rassurant de savoir que personne ne comptait sur moi, de ne pas voir de responsabilité. Je dois admettre que je n'avais en réalité pas vraiment la mesure de ma solitude. J'étais bien, à faire ma musique seule dans mon coin sans rien demander à personne. Mais j'ai surestimé la satisfaction que j'en tirais. La véritable satisfaction, c'est cet instant. Les sourires sur les visages, la douceur de ce début d'été, cette soirée improvisée.

Après notre conversation tournée/business, une bière est devenue deux bières puis Valentin a appelé AD qui s'est ramené avec Gringe. Ken est rentré accompagné d'Inès, Moh et S-prit. Je me suis lancée dans la préparation d'un repas pour rassasier tout le monde, la conversation s'est éternisée alors on a sorti les bouteilles. Puis Marc et Philippe nous ont rejoint, ils rivalisent d'imagination pour expliquer aux petits jeunes que nous sommes ce qu'est la vie. Nous avons aussi droit aux conseils financiers parce que, faire de l'argent c'est un travail à part entière. C'est marrant de voir les garçons accroché à leurs lèvres. Un plaisir de voir Marc sourire et s'épanouir de cette manière. Il n'y a que lorsqu'il est parfaitement à l'aise qu'il laisse tomber sa posture de chef d'entreprise ou plus précisément cet air supérieur qu'il aime se donner au quotidien.

Le babyphone posé devant moi, je profite de la soirée, la main glissée entre celles de Ken. Il joue distraitement avec mes doigts tout discutant avec Inès assise face à lui. Ça participe à la satisfaction que j'éprouve en cette soirée. Les caresses délicates qu'il égraine sur ma peau. Sa manière détournée de prouver un point. Nous sommes ensemble, c'est ce que cris son comportement. Je ne sais pas si c'est possessivité qui s'exprime ou un besoin plus profond de se rassurer. Notre relation est plus que précaire, il y a des choses que nous devons encore nous dire, que je dois lui dire. Qu'il a besoin d'entendre. Notamment que je suis engagée dans cette relation, que je n'ai pas l'intention de m'enfuir à la première difficulté. Nous avons effleurer le sujet, mais je sais qu'il a besoin que je le rassurer plus encore. Je ne suis pas prête à le faire. Non pas que j'aie des doutes, simplement il est des choses que l'on ne peut plus reprendre une fois qu'elles sont dites.

Alors il faut que je sois sûre, sûre de moi ou peut-être de lui.

-T'as froid ?

Même si la soirée est douce, mon corps frisonne sous l'effet de la petite brise, qui passe à travers les arbres.

-Un peu.

-Je te ramène une veste.

-Et la tequila aussi, s'il te plait.

-Celle d'Argentine.

Mon assentiment tacite lui suffit. Il décale la chaise à droite de la mienne sur laquelle il se trouve mais n'oublie pas de déposer rapidement ses lèvres sur les miennes avant de rentrer dans la maison.

-On est a combien ici ? demande Valentin.

-La dernière estimation date un peu, répond Marc. On était à combien 15, il demande à Phillipe.

-17,5

-J'me coupe la bite.

-Pas dans la baraque à dix-sept millions, rigole Gringe.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant