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"Pleurs pas s'il te plaît, je déteste quand tu pleures"

-Ken Samaras


Point de vue Dinah Duval

-T'as pas le droit de me reprocher d'être partie. Tu t'attends à quoi franchement hein ?

-Je m'attendais à rien parce que j'avais pas l'intention de te le dire et je pensais pas que Sophie t'enverrait une vidéo.

Je m'apprête à lui répondre, mais il m'en défend d'un signe de la main :

-Ouais, je t'en veux d'être partie, il expire fortement à nouveau. Tu m'as laissé aucune chance d'arranger les choses.

-Je t'ai laissé aucune chance d'arranger les choses, je m'exclame scandalisée. J'ai supporté tellement de choses de ta part. Entre les crises de jalousie et les mini-vengeances toutes les fois que j'avais le malheur de faire un truc qui te plaisais pas. Il n'était pas question que je te laisse l'opportunité de placer tes disquettes à la con.

-Ok, c'est le moment où on découvre que je suis un pervers narcissique et que j'ai fait de ta vie un enfer.

-Me prêtes pas des propos Ken, je commence. À croire que ta vie, c'est jouer les victimes. La première fois que t'es venu à l'hôpital psychiatrique, je t'ai laissé une porte de sortie. Je t'ai dit que ça serait long et difficile. T'es rentrée dans tes délires « toi et moi s'est définitif », je l'imite. À la minute où je t'ai dit pour Chris, t'es parti baiser la folle dingue qui te sers d'ex. T'aurais voulu que je te laisse une chance d'arranger les choses ? Comment est-ce que ça peut même, effleurer ton esprit ? Pour qui tu me prends ? Tu me fous la haine j'te jure, tu me fous la haine.

Il passe ses mains dans ses cheveux, avant de fermer les yeux. Il tente de ne pas se laisser déborder par ses émotions, de reprendre le contrôle. On pourrait croire qu'après deux ans de séparation les choses seraient moins sensibles. Que lui comme moi, nous serions moins affectés par cette conversation. Ce n'est pas le cas. Personnellement, j'ai la sensation d'être entrée dans un mauvais flash-back.

Comme si je n'étais jamais partie.

-Je sais tout ça.

-Non, tu sais pas. Si t'avais conscience de ce que ça m'a fait. Tu serais pas devant moi, la bouche en cœur à me raconter des conneries dans ce genre. Tu te fous de ma gueule, Ken.

Étrangement, le calme refait surface. Nous sommes tout deux fatigués de cette conversation sans fin. Qui en plus ne changera rien à ce qui s'est passé.

-C'est ce que j'aurais aimé, pas forcément ce que t'aurais dû faire, je lève les yeux au ciel alors qu'il poursuit. Je sais que ça n'excuse rien, il reprend plus doucement. Mais ma jalousie démesurée, je le reconnais, plus la découverte de ta relation avec Chris..., il laisse sa phrase en suspens.

-Est-ce que tu as toujours la bague ? Je finis par demander.

D'un mouvement souple, il glisse l'une de ses mains sous son t-shirt, avant d'en ressortir une chaîne sur laquelle se trouve suspendu ma bague de fiançailles.

-Toujours. Ça m'a pris du temps pour comprendre ce que ça signifiait que tu me la donnes. Ça m'a pris du temps pour admettre qu'il y avait un autre homme dont tu étais amoureuse avant de me rencontrer.

Il glisse à nouveau la bague ainsi que la chaîne sous son t-shirt. Savoir qu'il la porte toujours me serre le cœur.

-Il était comment Chris ?

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant