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« Mais il y a une différence entre, s'apercevoir qu'on va aimer quelqu'un pour toujours et savoir qu'on va passer le reste de sa vie avec cette personne. »

Marc Duval

Point de vue Ken Samaras

Je me suis laissé dépasser par la situation. Totalement impuissant, je les ai regardés embarquer Dinah et les aliens sans réagir. Tout est arrivé si subitement, elle allait bien une seconde et celle d'après...

Jamais elle me laisse du répit cette go, jamais. Je secoue la tête. Assis sur une chaise de la salle d'attente, je continue de fixer mes nike, impassible à l'extérieur alors que c'est le bordel dans ma tetê. Il y a plein de souvenirs que je tente chaque jour de tenir à l'écart qui reviennent. Dinah inconsciente sur le tapis de son salon, Dinah embarquée par les pompiers. La salle d'attente. C'est pas le même hôpital mais la ressemblance entre les deux scènes me donne des frissons. Alors je fixe mes pompes pour ne pas me laisser envahir par la peur qui veut s'infiltrer dans mes veines.

La sensation est paralysante. Je sais que si je la laisse m'envahir, elle finira par m'étouffer, elle me donne déjà envie de vomir.

-Elle ira bien. Elle est increvable cette go. Déjà, quand elle essaye elle y arrive pas, alors si elle a même pas envie, dit Hakim assis juste à côté de moi.

J'ai fait exactement comme elle m'a dit, ils l'ont embarquée puis quelqu'un m'a conduit dans la salle d'attente et j'ai rappelé Marc. Le pauvre n'était même pas arrivé jusqu'à sa voiture. Ensuite, j'ai appelé Mekra. Il a répondu présent sans même réfléchir. J'ai pas trop compris pourquoi Dinah voulait que j'appelle Hakim, les deux ne sont toujours pas en bons termes. Mais la réflexion qu'il vient de me faire me permet de comprendre pourquoi. C'est son flegme, Hakim, c'est la force tranquille, il panique pas lui.

-J'exige des explications !

Pas comme Marc. Je redresse la tête pour l'observer taper scandale au bureau des infirmières, il fait ça toutes les vingt minutes depuis presque une heure et demie. Une heure et demie sans information. Plus personne fait attention à ses coups de gueule. Même moi. Il est inquiet, c'est normal. À quel point ça peut être long de faire une césarienne hein ? Complications ou pas.

-Marc, je dis en pointant du doigt l'arrivée d'un médecin.

Je me redresse sur ma chaise et m'approche alors qu'il fait de même.

-Monsieur Duval,il commence en regardant le nom sur la fiche patient. Vous êtes le père des bébés ?, il demande septique.

-Non, c'est moi. Lui c'est le père de la maman, je finis par répondre. 

Il secoue la tête avant de commencer ses explications :

-Nous avons du procéder à une césarienne d'urgence. L'un des bébés a eut besoin d'un coup boost, mais en dehors de ça ils vont bien. Nous les avons déjà placés sous couveuse. Vous devriez pouvoir leur rendre visite dans l'heure qui arrive. Le papa uniquement par contre.

Je secoue la tête positivement sauf que le soulagement qui m'envahit retire un poids énorme sur mes épaules, il n'est pourtant que de courte durée.

-Et Dinah ?

-L'opération a été compliquée, elle est encore au bloc pour le moment.

Mes entrailles se serrent avec une force qui me fait blanchir.

-Viens, on va faire un tour dehors, me dit Marc en serrant mon épaule.

Ça, c'est quelque chose qui a changé, contrairement à la fois dernière où on se tenait tous dans une salle d'attente de l'hôpital. On s'était foutue sur la gueule ce jour-là. C'est étrange de nous voir compter sur la présence l'un de l'autre pour ne pas devenir fou. On à peine mit le pied dehors que j'allume une clope et tends le paquet vers Marc.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant