STORM

018

"Il ronchonne parce que je lui ai fait un suçon"

-Dinah Duval

Point de vue Ken Samaras

-Donc, en gros, on peut rien faire, elle dit installé face à moi à la table de la cuisine.

-C'est pas ce qu'elle a dit.

-Mais c'est ce que ça veut dire. Je suis pas juriste hein, mais porter plainte contre x parce qu'un, les messages viennent d'un faux compte instagram, deux, ils ne sont pas suffisamment « violents », elle mine des guillemets, pour forcer une recherche approfondie. J'appelle ça ne rien pouvoir faire.

Je prends une gorgée de la bière posée devant moi avant de soupirer. Le sourire sur son visage n'est là que pour m'agacer.

-On peut savoir pourquoi ça te fait rire comme aç ?

-Ça me fait pas rire, mais j'apprécie, avoir raison.

-Parce que c'est une bonne chose que t'ait raison ? L'autre folle te traque depuis des années. Est-ce que tu réalises à quel point, ça envahit nos vies. Regarde où on habite Dinah. Imagine, elle se décide à recommencer à te suivre.

Son sourire disparaît et elle se tend dans la seconde. Je sais bien que son intention n'est pas de prendre les choses à la légère, c'est juste ça manière à elle de gérer les choses. Mais là tout de suite ça a juste vocation à m'énerver.

-Qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça ? C'est d'abord ma vie qu'elle envahit, donc ouais, je me rends compte et oui je sais où on habite, j'ai choisi l'appartement. Mais pour une fois qu'on fait comme tu veux, on a exactement le même résultat que quand je décide. Rien du tout.

-C'est pas exactement ce que je voulais faire.

À son tour, elle s'agace puisqu'elle me répond bien plus durement que le ton auquel je suis habitué :

-Oui parce que faire une descente chez elle, c'était vraiment l'idée du siècle, le sarcasme passe difficilement.

-Apparemment, aller chez les flics ça sert à rien, donc ouais je commence à me dire que c'était vraiment l'idée du siècle.

-Ok, on s'arrête, elle répond plus doucement. Sinon, on va se prendre la tête, c'est pas l'idée.

Elle fait le tour de la table pour venir s'asseoir sur mes jambes. Ses doigts se glissent dans mes petits cheveux près de ma nuque pour y laisser des caresses. Je prends une grande inspiration pour me laisser envahir par son odeur. L'effet calmant qu'elle a sur moi est presque immédiat.

-Si tu veux qu'on porte plainte, on le fera, elle dit en déposant de lents bisous dans mon cou.

Mon épiderme s'enflamme, mais j'ai la lucidité suffisante pour comprendre contrairement à ce matin que je suis en train de me faire avoir. Elle tente de mettre fin à notre conversation. Sauf que je ne fais rien pour l'en empêcher,  je me ferais toujours avoir par cette femme.

-Dans le même temps, je vais retirer mes réseaux sociaux et on en parle plus.

-C'est pas normal ça Dinah.

Ma réponse est faiblarde parce qu'elle s'est mis en tête de marquer ma peau. Elle mordille, suce, lèche et c'est comme des petites piques de désir que se répandent dans mon corps.

-Tu ne devrais pas avoir à renoncer à tes réseaux, surtout pas à cause d'elle.

Sa tête se redresse et son visage s'illumine sans doute à la vue du résultat de sa petite entreprise. Je dépose ma main à l'endroit et réagis presque aussitôt en la faisant descendre de mes genoux pour me rendre face au miroir le plus proche.