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"Si on fait ça, j'me coupe la bite"

-Valentin Le Du


Je n'ai jamais été une grosse dormeuse, avec les années je dors de moins en moins et la naissance des triplets n'a pas aidé. Ils ne font pas leur nuit et ils sont trois. Même si le concept  de grasse matinée m'échappe, en me réveillant ce matin, j'ai choisi de procrastiner. Il s'agit de profiter de ces instants de calme avant l'agitation de la journée. Prendre conscience de sa propre respiration. Profiter de l'inspiration d'attendre le soulagement de l'expiration. Je me sens bien . Je ne veux pas passer à côté de ce moment de presque béatitude. Alors je m'étire de tout mon long, histoire de sentir chaque muscle de mon corps qui se réveille à son tour.

Le silence dans la pièce m'indique que je suis seule mais pas pour longtemps, la porte de la chambre s'ouvre me forçant à en faire de même avec mes yeux.

-Tu t'es réveillé avant moi, je m'exclame en voyant Ken entrer dans la pièce.

-Joséphine est arrivée plus tôt, j'en ai profité pour lui descendre les petits.

-Elle est toute seule avec eux ?

-Non, y a Marc aussi, je voulais passer du temps de toi, il dit en me rejoignant dans le lit.

Je passe mes bras autour de son cou alors que son visage se plonge dans le mien.

-Je pensais pas que ce serait aujourd'hui que tu choisirais de te lever avant moi, au vu de l'état dans lequel t'étais hier.

-J'étais si mal que ça.

-Non, mais t'étais pas terrible. J'ai l'impression d'avoir profité de toi.

-J'aime bien quand tu profites de moi

-C'est pour ça que je ne culpabilise pas trop.

Il ricane avant de mordiller la peau de mon cou. Mon épiderme s'enflamme, des noeuds se forment dans mon ventre. C'est pas de l'angoisse, bien au contraire. La sensation est bonne, surtout que ses lèvres remontent avec délicatesse jusqu'à mon visage. Puis il fait exprès d'éviter mes lèvres. En signe de mécontentement je grogne et ça le fait rire ce sale con. Je bloque son visage et vais chercher moi-même ses lèvres. Il les mord doucement avant de venir jouer avec ma langue. Je retrouve enfin le goût de ses baisers.

-Tu fais quoi aujourd'hui, je demande alors qu'il dépose sa tête sur ma poitrine.

Comme souvent ses doigts commencent à retracer les traits de mon tatouage sur l'épaule.

-Je dois aller au studio.

-T'as pas l'air sur de toi.

-J'ai le flemme, mais y'a Lay qui doit passer.

-Un feat en préparation ?

-Je vais rien te dire tu vas tout faire leaker.

-Genre, moi je fais leaker les feats, je réponds en passant mes mains dans ses cheveux.

Ses cheveux qui ont recommencé à pousser d'ailleurs, ça commence un peu à ressembler à n'importe quoi, parce que ça pousse n'importe comment.

-Je te rappelle, je reprends. Qu'on fait pas le même métier, mais c'est pas loin quand même.

-On prend pas le risque. Tu fais quoi toi ?

-J'vais rester ici, j'ai des sons à bosser et deux, trois calls pour la boîte.

-Il se passe quoi au club ?

-On a perdu une danseuse, je dois avoir avec Ruby pour savoir si on la remplace ou pas. Vénus fait un taff de dingue donc c'est pas forcément nécessaire.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant