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"Je veux savoir pourquoi mon fils a fait une crise cardiaque et pourquoi tu as l'air sur le point d'en faire une ?"

-Corinne Samaras


Novembre 2021

Point de vue Dinah Duval.


Installée sur la table de ma cuisine, le casque sur les oreilles, je manipule le son depuis le clavier de mon ordinateur pour l'arranger. Pour mon plus grand plaisir L'or du Commun a décidé de faire un nouveau projet de groupe et la prod que je dois leur envoyer est presque prête. J'avoue, je me tâte à débarquer comme une petite fleur à Bruxelles pour les voir enregistrer dessus. En plus d'être adorable, j'aime énormément la musique qu'ils font.

Machinalement, je plante la cuillère dans le pot de compote, avant d'engloutir une cuillère. Aujourd'hui, je suis fancy c'est une compote pomme-banane. Je ne me refuse rien d'autant plus que c'est le seul truc que j'arrive à manger.

La sonnette retentissant dans tout l'appartement me force à détourer mon attention de ce qui a lieu dans mes oreilles et sous les yeux. C'est toujours étrange de l'entendre. Je ne connais personne qui sonne à cette porte. De toute façon, les garçons ne passent plus vraiment ici. Je l'admets, c'est de mon fait. Je me suis un peu reclus après mon second rendez-vous à la clinique. Voir Ken dans l'état dans lequel il était n'a pas été évident.

Il a compris lui aussi qu'entre nous c'est fini.

C'est pas que Ken, j'avais besoin d'un peu de temps avec moi, pour moi. Faire de la musique, passer au club, me recentrer.

Je sors de la cuisine pour découvrir qui ose me déranger dans mon processus de création.

-Corinne, je murmure étonnée quand je la vois derrière ma porte d'entrée.

Automatiquement, une boule se forme dans ma gorge. Je ne m'attendais pas à la voir ici, avec son physique plantureux et son regard dur qui m'impressionnent énormément.

-Entrez, je finis par lui dire en me décalant de la porte.

Je récupère son manteau et l'accroche au porte-manteau installé par son fils pour cette utilisation avant de la conduire au salon. Elle ne dit rien, mais regarde tout autour d'elle, sans doute intriguée par l'espace de vie qu'est le mien. C'est un peu le bordel, on ne va pas se mentir. En plus de faire de la musique, j'en ai écouté beaucoup. Résultat, il y a des vinyles, des cds, des partitions de piano un peu partout.

-Je peux vous offrir quelque chose à boire ?, je lui demande en tentant de mettre de l'ordre dans la pièce.

-Est-ce que tu aurais du thé ?

-Oui bien sûr, je vous prépare ça, je dis alors qu'elle prend place sur le canapé.

Je retourne dans la cuisine d'un pas décidé pour mettre de l'eau à chauffer puis reviens dans le salon avec la boite contenant toutes les sortes de thé que je possède et les présente à la maman de Ken.

Elle ne dit pas grand chose, plus le silence s'installe entre nous, plus je suis mal à l'aise. Nerveuse. Je ne sais pas exactement ce qu'elle me veut et au vu des dernières nouvelles que j'ai eu de Ken... Je ferme très fort les yeux pour que l'image ne soit que fugace. Je lui ai pourtant dit de réparer son cœur.

Plusieurs fois.

Quand Framal m'a appelé pour m'apprendre la nouvelle, j'ai eu la sensation d'être tombée dans un mauvais rêve, pourtant c'est notre triste réalité. Comment est-ce qu'on peu s'aimer autant et se faire autant de mal ?

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant