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"Je pensais pas dire ça un jour, mais tu manques de fun ma Didi."

-Idriss Akrour


Point de vue Dinah Duval

Il est vingt-trois heure cinquante-cinq. L'agitation est à son comble dans les troupes. Les serveurs et serveuses finissent de préparer les différents bars, les videurs se mettent place. Le dj résidant termine l'installation de son matériel. La scénographie exigée par PNL est en place sur la scène. J'observe le manège un peu à l'écart. Ma présence seule suffit à les angoisser. Nouveau taff, nouvelle boîte, on ne sait pas trop les compétences de management du patron alors on fait attention à tout.

Je suis beaucoup plus exigeante dans ma vie professionnelle que dans ma vie privée. La compromis n'existe pas. Ce club, c'est mon bébé, j'y ai mis beaucoup d'argent et surtout beaucoup de temps. C'est une ode aux soirées parisiennes, à la musique « urbaine ». Tout doit être parfait.

-Il y a déjà du monde à l'extérieur, on peut commencer à faire entrer, dit Florian en s'approchant de moi.

-Non pas encore, faut laisser monter la pression. Sortez dehors et jouez les phisio sans rien dire. On fait entrer dans un quart d'heure au plus tôt.

Florian m'a été recommandé par Billie quand j'ai commencé à chercher le nouveau personnel de la boîte. Il travaillait déjà ici, du temps du Vixen. Connaissant le lieu et le quartier, je me suis facilement laissé convaincre, le laissant prendre la responsabilité des autres vigiles.

Je m'approche du dj qui est en réalité une djette qui a bossé longtemps dans un club berlinois avant de choisir de rentrer en France. Sa soirée de début est un peu « gâchée » par le showcase de ce soir. Pourtant, le sourire qu'elle m'adresse est plein d'excitation. C'est la première fois qu'elle participe à l'aventure que constitue l'ouverture d'un nouveau club. Elle doit se sentir concernée quelque part. En tout cas, j'apprécie l'enthousiasme.

-Tu peux lancer la musique dans combien de temps ?

-Laisse-moi, deux minutes et on est bon.

Je lui adresse un pouce en signe de confirmation et pars vérifier pour la énième fois les loges. Très proche de leur propre équipe, Ademos et Nos n'ont quasiment rien demandé. Des serviettes propres, de l'eau. Rien de ouf quoi. Ce qui m'a un peu mis la pression. S'ils n'aiment pas l'endroit, je vais me faire allumer.

Ouais, je suis un peu sur les nerfs. Les basses de la musique commencent à retentir traversant les parois des murs et m'indiquant que les deux minutes viennent de s'écouler. Je sais qu'on n'a pas encore ouvert et que c'est normal qu'il n'y ait personne, mais je jure une boîte vide comme ça, c'est déprimant. Je décide de monter dans le bureau pour canaliser ma nervosité au lieu de la transmettre à toutes les personnes qui travaillent avec moi désormais.

C'est la bonne idée. À l'étage du dessus, j'ai une vue parfaite sur la salle qui commence à se remplir. Ça c'est pas trop une surprise. Après, tout y a PNL qui passe ce soir. J'observe le staff offrir les premiers shooters, les gens faire le tour de l'endroit. C'est encore calme, mais ça se passe bien. Enfin, je crois.

Je perds la notion du temps jusqu'à ce que mon phone vibre dans la poche arrière de mon jean. Je décroche le sourire aux lèvres quand je capte qui m'appelle.

-Wesh Di, commence Framal sans préambule.

-Vous êtes là ?

-Ouais ouais, porte de derrière comme t'as demandé.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant