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« Il est temps de grandir Ken, la vie c'est pas un jeu qui se fait à égalité »

-Inès Itondo


Point de vue Ken Samaras.

Sa peau a un goût sucrée, comme toujours. En cause, le gel douche au monoï qu'elle utilise, elle dit que ça sent l'été, qu'il n'y a rien de mieux comme odeur corporelle. Je retrace avec ma langue, la valkyrie tracée sur le côté de son corps. Juste au niveau de ses côtes. Son gémissement m'excite encore un peu plus, comme si c'était nécessaire. Je suis déjà presque au bout de toute manière :

-Va plus vite s'il te plaît.

Je m'exécute, et chaque coup me rapproche un peu plus de la jouissance. C'est tellement bon, je sais pas comment j'ai pu m'en passer ses derniers mois, ses dernière années. Ses mouvements de hanche qui suivent les miens sont parfaits, elle est parfaite.

-Je vais jouir, je murmure à son oreille.
-Regarde moi.

Je ne le fais pas. Mes yeux sont fermés, mais je vois les traits de son visage sont fins, je dépose mon pouce sur ses lèvres, qu'elle coince entre ses dents terminant le travail. Je jouis, je gémis :

-Dinah.

Puis je m'effondre sur elle. Alors que mon rythme cardiaque retrouve un sens, je prends conscience de ma méprise. Mes yeux s'ouvrent. Je suis vraiment un sale con. C'est pas la première fois que ça arrive. Cette semaine. Depuis que je sais qu'elle est de retour.

Le corps de Priya s'éloigne du mien, elle me tourne le dos, je ferme très fort les yeux priant pour qu'elle en dise rien. Dans ce genre de moment, y a pas grand à faire ou à dire. La honte est trop forte. Les fois précédentes, elle n'a rien dit. Le silence qui se prolonge me fait croire qu'elle ne dira rien non plus cette fois. La tension entre nous, à couper au couteau est sur le point de m'étouffer alors je décide de fuir :

-Je vais prendre une douche.

Le pire, c'est que le sexe entre nous, n'est jamais aussi bon que quand, je pense à quelqu'un d'autre. Pas quelqu'un d'autre. Dinah. Ça arrive souvent, ça m'aide à bander, mais d'habitude, j'ai la décence de ne pas jouir son prénom. L'illusion était trop parfaite cette fois. Jusqu'à son odeur. J'suis vraiment un enfoiré. Le pire c'est que j'apprécie réellement Priya. Rien avoir avec les meufs que je me tapais au départ, quand elle venait juste de partir.

Sous la douche, l'eau chaude ne noie pas mes pensées. Elle coule sur ma tête, sur mes joues aussi, parce que, ouais ce n'est que de la flotte qui coule sur mes joues.

-Ken, tu vas bien ?
-Priya ?
-Ça fait un moment que t'es à la douche, je voulais être sûre que tu vas bien.
-T'inquiètes, j'arrive.

Il me faut encore bien cinq minutes avant de me décider à éteindre l'eau et à sortir de la salle de bain. Priya s'y engouffre à ma suite, elle ose à peine me regarder. Je détourne mon regard. Je sens mon cerveau s'agiter. C'est de pire en pire à l'approche du mariage parce que je sais que je vais la voir. Je sais que  je ne vais pas dormir cette nuit. Pas si je reste sobre.

Même si j'ai beaucoup ralenti ma consommation. Ça me rendait trop amorphe. Fumer m'aide toujours. Essentiellement à dormir. Elle m'a fait perdre le sommeil. J'aurais aimé que se soit juste une punchline pour un son, sauf que c'est la vérité. Son départ m'a fait perdre le sommeil. Je dormais peu avant, depuis qu'elle est partie s'est presque impossible et quand j'y parviens, mon sommeil est toujours emplit de cauchemar. D'elle, parce qu'elle est partout.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant