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"Je suis pas une connasse donc, je vais t'autorise à paniquer pendant dix minutes."

-Dinah Duval


Point de vue Ken Samaras

-Wesh Feu tu fais quoi ?, demande Framal en sortant sur le balcon pour me rejoindre.

-Dinah vient de m'appeler, je lui réponds encore un peu sous le choc.

Elle ne m'appelle jamais. Quand j'ai vu son nom apparaitre sur mon téléphone mon coeur s'est mis à battre très fort sous l'effet du stress. Il c'était forcément passé quelque chose. Heureusement elle m'a rapidement rassuré, même si je ne suis pas entièrement rassuré.

-Elle t'a dit quoi ?

-Elle veut que je la retrouve chez elle.

Le visage de Framal se fige. Il y a quelques jours nous avons parlé de Dinah, il m'a expliqué qu'elle s'éloigne de lui et que ça le blesse. Lui non plus n'était pas chaud pour son avortement, mais ça n'enlève rien à l'amour qu'il lui porte. Il ne comprend pas l'état d'esprit de la jeune femme et a peur qu'elle ne se soit déjà embarquée dans ses pensées bressom. C'est ce qu'elle fait quand elle a de la peine. Elle s'éloigne.

-Tu vas y aller hein ?

-Oui bien sûr, je n'hésite pas quand je lui réponds.

-Si ça va pas tu m'appelles. Putain ça me met la pression de ouf.

-Imagine, moi.

-Elle fait phaser cette go.  En faite appelle-moi même si ça va, vous aimez trop les dramas vous j'ai pas confiance

Je rentre dans l'appartement sans trop faire état de sa réflexion. À quoi bon ? Il a parfaitement raison, elle me fait phaser depuis que je la connais et on a tous les deux une propension importante au drame. 

Dans le salon je récupère mon bomber avec lequel je suis venu.

-Je décale moi, je prononce en leur faisant un signe de main général.

-Fais attention à toi, répond Mekra alors que sa femme se contente de me faire un signe de tête.

Je quitte l'appartement du couple sans oublier de passer dans la chambre de Soan pour lui dire au revoir. Il ne me répond pas mais j'ai droit à un signe de la main. Son mutisme est sélectif désormais et je ne fais pas partie des personnes ayant l'honneur d'entendre le doux son de sa voix. Apparemment c'est en fonction des personnes qui l'intimident ou non. C'est paradoxal parce qu'il parle avec sa daronne. Niveau intimidation, elle a genre dix levels de plus que moi. L'essentielle c'est qu'il parle. Peu importe avec qui.

Arrivé chez le couple dans la voiture de Framal, je commande un uber pour me rendre chez Dinah. Pendant l'attente, j'en profite pour fumer une clope. Ça me permet de contrôler ma nervosité. J'avais pas eu de ses nouvelles depuis... Bref depuis ce jour-là. Même quand je suis sortie de l'hôpital elle m'a pas appelé, ce qui ne m'a pas étonné. Très sincèrement. Je pensais tomber sur elle au détour d'une soirée dans laquelle elle m'aurait dit un truc du genre, fais attention à ton coeur s'il te plait avant de faire comme si de rien était et retourner à sa soirée.

Je suis pas sûr de ma réaction quand je fais la voir. J'appréhende aussi ce qu'elle va me dire. Elle a nécessairement un truc à me dire pour me faire déplacer comme ça jusqu'à chez elle sans avertissement préalable.

-Maman, je demande en voyant ma daronne dans le lobby de l'immeuble de Dinah. Tu fais quoi ici ?

Je n'ai même pas le temps de comprendre que sa main s'abat sur mon visage. Ma mère est dure, mais pas violente. Contrairement à Sarah, elle n'a pas pour habitude de poser la main sur moi. Sans doute parce que c'est de la maltraitance. J'ai un mouvement de recul avant de poser ma main sur joue qui commence à chauffer.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant