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"C'est pas le moment de nous faire une crise, respire."

-Jack Malone


Point de vue Dinah Duval

La cérémonie a lieu dans une partie du jardin du domaine. Pour m'y rendre, je repasse par le parking et pas uniquement pour m'assurer du retour de ma voiture, même si ça fait partie du plan. Je dois également récupérer mon cavalier du week-end pour faire une entrée accompagnée. Adossé contre sa Porsche, iPhone dans les mains, Jack relève la tête à mon approche.

Chemise blanche, veste et pantalon d'un ton pastel, sa tenue est assortie à la mienne, composée d'une robe de forme patineuse et de sandale à talon d'un marron brute. Comme toujours, sa mèche de cheveux à la James Dean est parfaitement mise, la brise permettant de supporter la chaleur ambiante n'a pas de prise sur celle-ci.

Il sourit. Mon cœur fait une embardée. Je l'aime, mais pas de la manière dont il le souhaiterait. Je réponds avec entrain à son sourire. Il est l'une de mes plus belles rencontre de ces dernières années. Il est beau, pas uniquement à l'extérieur. C'est suffisamment unique au regard du milieu dans lequel il a grandi pour que cela soit relevé.

-Tu ne m'as pas attendu trop longtemps, j'espère ?

-T'en fais pas pour ça ma belle, il répond en déposant un baiser sur mon front. T'es magnifique.

Il me traite toujours avec douceur, déférence presque. Je ne suis pas seulement heureuse de l'avoir dans ma vie, je suis chanceuse. Je prends le temps de mesurer celle-ci en le regardant s'approcher de moi.

-J'ai croisé ton amoureux.

-T'es pas drôle Jack.

Je n'avais jamais réalisé à quel point cette manie que nous partageons de tourner en blague les sujets les plus sensibles peut-être désagréable. Il est presque impossible d'avoir une conversation sérieuse avec lui, si elle ne concerne pas notre travail. Pourtant, il n'ignore rien de ma relation avec Ken, ou plutôt de son échec. C'est chez lui à Londres que j'ai trouvé refuge dans un premier temps à la suite de mon départ précipité de Paris. Il fait d'ailleurs parti de ses personnes qui ont fait les frais de la jalousie maladive du « beau gosse du rap français ».

Qui pour moi a perdu ce titre, le jour où PLK a sorti son premier album solo. Mais ce n'est que mon avis.

-Il t'a vu ? J'ajoute curieuse.

-S'il m'a vu, il ne m'a pas reconnu et mon visage le remercie.

D'un geste délicat, il retrace la fine cicatrice qui barre sa lèvre du bas, conséquence de l'altercation entre les deux hommes à la sortie d'un strip-club, il y a plusieurs années de cela maintenant.

Ken Samaras et ses bagues.

-J'ai pris tout ce que tu m'as demandé, il reprend. C'est dans le coffre de ma voiture. Pas trop stressé ?

-Un peu quand même. Je sais pas comment ils vont réagir. 

Il place ma main sur mon bras et nous suivons les petits tableaux noirs sur lesquels des flèches tracées à la craie blanche indiquent le chemin jusqu'au lieu de la cérémonie. Il ne nous faut que quelques minutes pour y parvenir.

Sans surprise, l'endroit est décoré avec goût. Des troncs d'arbre, que je devine comme étant des imitations font office de bancs. Organisés de manière à former une allée centrale menant jusqu'à une arche de fer noir, le côté bucolique est charmant. L'arche est elle-même agrémentée de pivoines roses ainsi que de perles et de ruban de soie blanches. Juste devant elle, est installée une petite table ronde faite du même fer noir sur laquelle est déposé un micro.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant