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"Il faut que tu lui donnes ce qu'elle veut pour qu'elle réalise que ce n'est pas ce dont elle a besoin."

-Corinne Samaras


Point de vue Ken Samaras

La présence de son corps endormie contre le mien est un fort indicateur de l'état de fatigue dans lequel elle est. Plus encore, mon téléphone portable qui m'indique qu'il est déjà onze heure. Je ne pensais pas la voir un jour encore endormir à mon réveil sentir son souffle dans mon cou alors que son corps se soulève au rythme de sa respiration.

Putain ce qu'elle est belle. Je crois que plus je la connais plus je la trouve belle. Plus je la connais plus je l'aime.

Doucement, pour ne pas la réveiller, je glisse une de mes mains sur la rondeur de son ventre. Des triplés. C'est fou. Complètement fou. Hier j'ai paniqué, en même temps trois d'un coup c'est pas rien. Mais en ouvrant les yeux sur un nouveau jour, je suis plein de confiance. J'ai pas peur, je sais qu'on va s'en sortir. On va les aimer ces gamins, nos gamins. Des garçons. Je me range à l'avis de Dinah parce qu'elle a des tendances sorcières. Des fois elle sait des trucs, on ne sait pas comment, juste, elle sait. Ce ne sera pas facile, on va sans doute se prendre la tête pour des trucs sérieux, puis des trucs moins sérieux et pour des trucs de merde. Mais on va le faire et on le fera bien. Ouais, on va les aimer, les aliens comme elle dit.

Je crois que je n'ai jamais été aussi serein de ma vie, alors que je suis sur le point de vivre le plus grand changement qui puisse exister. Devenir parent. Je suis tranquille parce que je l'aime cette femme dans mes bras dont la pointe du nez se frotte contre ma clavicule. Et quoi qu'elle dise ou ne dise pas d'ailleurs. Je sais qu'elle m'aime aussi. Elle n'aurait pas gardé nos enfants dans le cas contraire.

La maternité, ça n'a jamais fait partie de ses plans. Elle, ce qu'elle voulait, c'est continuer à faire sa musique et le tour du Monde. Pouvoir bouger du jour au lendemain sans que rien ne la retienne. Je comprends parfaitement son besoin de fuir même si je fais partie de ceux qui en font les frais.

Je la comprends. C'est peut-être pour ça que je l'aime autant.

Donc finalement garder les triplés, c'était la seule preuve dont j'avais besoin pour en être certain qu'elle m'aime toujours. Il va falloir être patient. Ne pas recommencer les mêmes erreurs. Je me l'étais déjà dit avant l'Argentine, mais hier soir la pensée s'est véritablement consolidée. On a cette mauvaise habitude de coucher ensemble, jusqu'à ce que ça brouille les lignes entre nous, jusqu'à ce qu'on sache plus, moi surtout, où on en est et qu'on se fasse du mal. Ce qui s'est passé hier soir ne peut arriver à nouveau.

Même si j'en ai très envie, même si j'ai l'impression d'être déchiré par le manque d'elle et que c'est la seule manière que j'ai d'avoir la sensation qu'elle est toujours à moi.

Moment de franchise matinal, j'ai jamais compris l'attraction entre nous, je la comprends pas toujours pas. Elle dépasse de loin le simple désir sexuel que nous partageons, mais la désirer c'est ce que j'ai trouvé de plus simple pour satisfaire l'attraction. Sauf que c'est jamais suffisant. Je veux pas être un coup en passant de temps en temps. Parce que c'est facile, parce qu'on s'entend plus que bien au lit, parce qu'on se connaît déjà. Je veux être plus, bien plus. Ce que je veux ce n'est pas seulement partager ses nuits, je veux partager ses jours. Ses joies, ses peines, ses pleurs, ses rires, son calme, son agitation. Le bien, le mal, je veux tout. Je peux me contenter de son corps.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant