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"Continue. Un jour, j'vais te monter en l'air t'es pas prêt."

-Hakim Akrour


Point de vue Ken Samaras

Avant de partir à la recherche d'un médecin, je sors sur le parking de l'hôpital pour me fumer une cigarette. Devant le monde présence à l'entrée, je baisse ma casquette et trouve un renforcement pour être tranquille. La mini-méditation de Dinah a fonctionné plus que ce à quoi je m'attendais, mais c'est pas suffisant. La rage qui m'a saisi quand elle m'a raconté sa conversation avec Priya couve encore.

Putain de merde.

À croire que je lui apporte que des merdes à cette femme. On commençait à arriver dans une situation plus stable un statut quo pas désagréable et il fallait que la Sophie refasse surface. Comme si c'était pas suffisant que son prénom soit un constant rappel de m'a plus grosse connerie, il fallait qu'elle manipule tout le monde autour d'elle pour faire souffrir ma femme. J'ai la rage.

-Ouais Mekra, je dis quand il décroche.

-Alors ?

-Une histoire de dingue. Je t'explique quand on se voit. J'ai un 911. Faut qu'on déménage Dinah aujourd'hui.

-Si chaud que ça ?

-T'as pas idée.

-Ok, j'appelle tout le monde de dispo on se retrouve chez elle dans une heure.

Après avoir raccroché, je laisse mes doigts glisser sur l'écran jusqu'à atteindre le numéro de Marc Duval. Je prends plusieurs inspirations avant de lancer la communication. Dinah a beau dire qu'il est devenu fan de moi et j'ai beau avoir eu droit à une sorte de validation de sa part. Je ne suis pas serein pour autant. Non pas que son opinion m'importe réellement, simplement il peut rendre ma vie encore plus difficile.

-Monsieur Duval, je dis lorsqu'il décroche.

-Ken, je suis ravie de vous entendre. Vous êtes toujours à l'hôpital ?

-Oui.

-Il y a un problème avec Dinah ? Les bébés ?

-Non non, simplement on s'est dit qu'avec sa grossesse, il serait mieux qu'elle ne reste pas seule dans son appartement et qu'elle s'installe chez vous.

-Vous vous êtes dit ensemble ou vous êtes parvenu seul à cette conclusion.

-C'est plutôt le second option et je lui laisse pas vraiment le choix.

-C'est plus logique comme ça. La maison est grande, on peut vous laisser tout un étage, vous seriez mieux là-bas qu'entre vos deux appartements.

-Moi aussi ?

-Vous n'avez pas l'intention de laisser ma fille seule, monsieur Samaras.

-Bien sûr que non, j'aime votre fille si ça ne tenait qu'à moi..., je m'interromps un peu brusquement. Elle veut pas de moi.

-Il y aura une chambre rien que pour toi. Tu fais partie de la famille désormais. Chez moi c'est toi.

Le passage au tutoiement donne encore plus de poids à ses mots. Faire partie de la famille de Marc Duval. J'ai du mal à croire ce que j'entends. Contre toute attente, une forme de culpabilité prend naissance dans mon estomac. Il dit ça parce qu'il ne sait pas exactement ce qui s'est passé entre Dinah et moi. Parce que, s'il savait, il ferait de ma vie un enfer.

Notre conversation prend fin rapidement et je passe rapidement au bureau des infirmières pour prendre les informations nécessaires pour la sortie de Dinah, avant de retourner dans sa chambre.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant