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« Comme si j'étais pas suffisamment fuck up moi toute seule, maintenant faut rajouter le stress post traumatique d'un kidnapping »

-Dinah Samaras Duval

Point de vue Ken Samaras

Installé dans la salle d'attente du commissariat, je fixe mes baskets. J'attends. Sauf que cette fois il n'y a pas de poids dans mon estomac. Cette fois, je sais que Dinah est là. Elle fait sa déposition. Ça prend un temps de fou, mais c'est nécessaire. Ils n'ont pas encore retrouvé Sophie. Cette fois j'espèce qu'ils feront plus d'efforts que ceux qu'ils ont fourni pour retrouver Dinah. En soi, elle s'est retrouvée toute seule.

Ça prend vraiment beaucoup de temps. Ça fait bien deux heures qu'elle est partie retrouver l'OPJ. Putain ce que je déteste cet endroit. Ma pénitence prend finalement un terme quand la porte du bureau s'ouvre.

-Je vous remercie madame Samaras-Duval, je vous tiens informé dès que nous avons plus de nouvelles.

-Merci

-Madame, il dit pour la faire se retourner. On va la retrouver.

-J'en doute pas une seule seconde.

Elle se dirige vers moi et je peux enfin observer son visage. Elle a meilleure mine depuis quelques jours. Les bleus sur son visage n'ont pas encore disparu mais la pneumonie est sur la fin, elle a retrouvé des couleurs, ses pieds ont presque entièrement cicatrisé. Dès qu'elle est suffisamment proche de moi, elle s'engouffre dans mes bras comme pour y trouver une forme de protection. Je referme mes bras sur elle et la serre fort contre moi.

-Ça va, je murmure à son oreille.

-Mieux maintenant.

-On rentre ? Je demande toute en nous dirigeant vers la sortie.

-Tu veux pas qu'on fasse un truc ? J'ai pas envie de renter.

-Quoi comme truc ?

Ses épaules montent et descendent pour m'informer qu'elle n'a pas d'idée. Ça c'est du Dinah tout craché. Viens on fait un truc, sans jamais préciser ce qu'elle veut faire. Et c'est à moi de trouver une bonne idée pour l'impressionner. En temps normal. À l'air sur son visage, je sens qu'elle a une petite idée derrière la tête, qu'elle n'ose pas me partager.

-Dit-moi, j'insiste alors qu'on se dirige vers la voiture.

-C'est ton anniversaire.

Je m'arrête incrédule. Ouais c'est mon anniversaire. Ça m'est totalement sorti de la tête. Mais alors complètement. Je suis même surpris qu'elle y ait pensé avec tout ce qu'elle a à l'esprit en ce moment.

-Et j'ai un cadeau pour toi.

Le malaise qui transparaît dans sa manière de se tenir me surprends. Je sais que je l'impressionne encore de temps à autre même après toutes ces années, mais ça reste très rare. La circonstance ne semble pas propice à une forme de timidité.

-T'as un cadeau pour moi ?

Elle monte dans la voiture plutôt que de mon répondre, du coup j'en fais de même parce qu'en vrai j'aimerais bien avoir une réponse à cette question et j'en ai d'autres.

-À quel moment t'as eu le temps de me faire un cadeau.

-Avant, elle dit d'un mouvement de la main.

-Je vais où alors ?

-Black bird.

Je passe de surprise en surprise. Dinah n'est pas vraiment hyperfan des anniversaires et en particulier de sien. Elle ne l'a pas fêté depuis son vingt-cinquième et on se souvient de comment celui-là a tourné alors non, pour mon anniversaire non plus on fait jamais de grosse célébration. J'ai toujours droit à un cadeau mais rien de plus marquant que lorsqu'elle rentre à la maison avec un sac qu'elle dépose sur la table en disant qu'elle a pensé à moi pendant la journée. C'est ce qu'elle a fait l'année dernière. Ça m'a jamais dérangé, je suis pas non plus un passionné des anniversaires. Qu'elle est prévue quelque chose de spéciale cette année et qu'elle souhaite tout de même le faire après les derniers jours qu'elle vient de passer dépasse un peu l'entendement. Et puis même est-ce que vraiment trente-sept ans c'est un âge qui se fête ?

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant