45

2.3K 163 110
                                    


"How can I help you, Love ?"

-Jack Malone


Point de vue Ken Samaras

La vie est une succession de micros décision. Certaines sont plus importantes que d'autres et certains moments sont plus cruciaux que d'autres. Des moments-clés, où il faut s'assurer de prendre la bonne décision.

Me rendre au club de Dinah Duval fait partie des moments-clés.

J'en ai quasiment pas dormi. Dans le bon sens pour une fois, j'étais beaucoup trop nerveux et impatient de la revoir. Les frissons dans mon estomac. Je suis toujours nerveux et impatient, au point que j'ai déjà changé deux fois de t-shirt et tenté de faire un truc avec mes cheveux. Sans surprise, ce n'est pas une réussite donc j'ai pris le parti de les cacher sous une casquette.

C'est con hein. Je ne compte pas le nombre de fois où elle m'a dit qu'elle me trouvait beau. Pourtant, j'ai la sensation de ne pas être assez. Ma perte de poids est conséquente, mais la prise de muscles plus lente que ce que j'espérais.

Ça n'aide pas mon manque de confiance en moi.

Je m'égare et perds du temps. Je ne peux pas être en retard. Elle est à cheval sur les horaires, pour elle être en retard et un manque de considération pour la personne qui nous attend. Je peux pas lui envoyait le message que je ne la considère pas, j'ai assez merdé pour plusieurs vies, je ne merderais plus.

J'attrape mon carnet dans lequel se trouvent les paroles de la chanson sauf qu'en sortant de la chambre, je tombe sur le miroir de pied et ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil. Peut-être que je ne devrais pas mettre ce pull, un col roulé, c'est peut-être mieux. Les meufs kiffent les cols roulés non ?

-Ken ?

La porte de l'appartement s'ouvre et se referme alors que la voix se rapproche de là où je me trouve.

-Sarah ? Qu'est-ce que tu fais là ?

La présence dans ma soeur dans le couloir de mon appartement me fait l'effet d'une apparition. Ça n'a pas toujours été le cas, surtout quand nous étions plus jeunes, mais désormais Sarah et moi nous entendons plus que bien. Sans parler tous les jours nous sommes souvent en contact, essentiellement parce que je skype Paul très régulièrement.

Toujours est-il que débarquer à l'improviste chez l'un ou l'autre ne fait pas partie du genre de relation que nous entretenons.

Armée de son sac à main et d'une valise, elle me regarde comme si je sortais d'une dimension parallèle. Doucement, elle replace une de ses mèches de cheveux avant de me répondre :

-On devait passer la journée ensemble, tu te souviens ?, devant mon hésitation elle ajoute. Demain, j'ai des visites d'appartement et d'école. Tu sais parce que j'acceptais la promotion et qu'avec ton neveu, on va s'installer...

-Oui, oui, oui, je me souviens, je la coupe quand les souvenirs me rattrapent. J'ai des balances à faire pour un showcase ce soir, je veux pas être en retard.

-J'ai parlé avec Hakim en venant, il m'a rien dit sur des balances à faire ni un showcase.

-Il sait pas. C'est un truc de dernière minute que je fais pour un pote.

-Si c'est juste pour un pote, tu peux l'annuler et passer du temps avec ta sœur préférée.

-C'est pas vraiment pour un pote, c'est pour... je perds mes moyens plus encore à la vue de l'heure qui défile. Je veux pas être en retard, est-ce qu'on peut en parler dans la voiture.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant