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« Tu fermes ta gueule et tu restes calme. »

-Marwann...

Point de vue Dinah Duval

Passer quelques jours seule puis avec Ken en Indre-et-Loire, m'a fait énormément de bien. Je ne peux pas affirmer que ça a mis fin à mon épisode, mais au moins j'ai la sensation de pouvoir respirer, de ne plus étouffer et cela suffit à me mettre de bonne humeur.

Au-delà de ça, c'est une bonne journée. Si la sortie des triplets à l'aquarium se passe bien, ils vont avoir pleins de choses à raconter et j'ai hâte d'entendre leurs nouveaux exploits mais surtout de voir les sourires sur leurs visages.

Donc oui c'est une bonne chose.

Et puis Ken rentre bientôt. C'est étrange de cette sensation de manque que je ressens au quotidien. Je ne pense pas l'avoir déjà ressentie, en tout cas pas de manière aussi prenante. Je suis plutôt dans le genre loin des yeux, loin du coeur. Dans le sens où, bien sûr qu'il me manque quand il n'est pas là, mais en temps normal, je ne le réalise que lorsqu'il rentre. Pour une fois, sans doute la première, je ne vais pas avoir besoin de le réaliser parce que je le sais déjà. Peut-être que justement ce sont les quelques jours que nous avons passés ensemble à la maison de campagne qui ont produit cette réaction. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas été aussi proche, que nous ne nous étions pas retrouvés de cette manière. Le laisser partir n'a pas été chose aisée, d'autant plus qu'il était clair qu'il n'avait aucune envie de partir.

Par automatisme, je m'installe en terrasse à la même table que d'habitude. J'aime la sensation de familiarité qui me saisit quand j'observe Camille naviguer entre les tables son plateau à la main. Je n'ai jamais douté qu'entre elle et Hugo quelque chose de sérieux venait de prendre naissance. J'ai juste encore un peu de mal à réaliser que ma copine avec laquelle j'ai fait les quatre cents coups et plus encore soit en couple avec le beat maker. L'un des plus talentueux de sa génération. Elle est aussi exubérante qu'il est d'un calme implacable. C'est sans doute pour cela que leur relation fonctionne aussi bien.

Je crois que de nous tous c'est elle qui a le plus évolué et par nous tous, je parle de mes fréquentations avant que je ne rencontre le S-crew et compagnie. Sans doute en raison de son tempérament exubérant, les gens adoraient trainer avec elle, c'était elle qui était toujours invitée aux meilleurs soirées, alors non, je n'étais pas en reste, mais je ne crois avoir un jour été du genre à commander l'attention de toute une pièce juste en y pénétrant. Ça, ça vient après quand le gens me connaisse. Mais Camille, elle, dégage un truc particulier qui attire les gens à elle et pas toujours les bonnes personnes. Je ne crois pas qu'on réalise la force de caractère nécessaire pour redresser sa vie comme elle l'a fait. On pourrait arguer qu'elle n'a pas eu le choix avec sa « contrainte par corps »,  pour éviter la prison. Mais elle a réussi à le faire et ce n'est pas le cas de tout le monde.

-Earl grey comme d'habitude, demande Camille en s'approchant de moi.

-T'as pas plus fruité ?

-On a la version agrume, le Lady Grey.

-Va pour un Lady Grey.

-J'arrive tout de suite.

Le temps qu'elle me ramène mon thé je pars à la recherche de mes lunettes de soleil. C'est le retour des beaux jours. Il ne fait pas encore chaud, mais la chaleur timide qui commence à faire son retour me fait une bien incroyable. Surtout au moral. Je profite de chaque instant pour emmagasiner de la vitamine D.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant