STORM

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"Tabac et tequila, ça va ensemble pour paraphraser Alpha"

-Dinah Duval

Point de vue Ken Samaras.

Le soleil s'est couché depuis un moment. On a profité de ses derniers rayons pour dîner sur la terrasse et depuis nous sommes installés sur les différents fauteuils pour profiter de la soirée. Déjà bien avancé celle-ci est à la fête. Dinah nous a épuisé un long moment avec sa mini-guitare avant qu'Hugo ne descende ses enceintes pour partager des sons bressoms que lui seul connaît. Une bière à la main Jehk semble refaire le monde en compagnie de Léana. Lina est occupée à dessiner des motifs épars à l'aide d'un stylo sur le bras d'un Deen trop foncedé pour s'en rendre compte.

Je profite de la vision.

Les rires, les éclats de voix, le bonheur simple de cette soirée d'été à l'autre bout du Monde. Je crois que c'est pour des moments comme ça qu'on vit. Être entouré des gens qu'on aime sans se poser de questions.

Et puis la fin d'après-midi s'est hyper bien passée. Contre toute attente Billie a accepté de poser sa voix sur le pont sans trop de difficulté. À sa suite, j'ai pu poser le second couplet. Le son est carré, on attend juste la confirmation de notre ingé son qui a passé l'après-midi dans sa chambre avec sa meilleure copine, pour véritablement le valider. Ma présence sur le morceau va donner de la force à Léana et elle le mérite. Son flow est tellement propre qu'on se demande tous dans quelle grotte elle s'est cachée avant.

Mais avant ça et c'est sans doute possible le moment-phare de ma journée, j'ai pu enregistrer avec Dinah. Passer l'instant de gêne causé par le départ brutal des mecs et le « Wesh, j'ai la flemme de bouger moi » de PLK. Dinah est entrée dans ce qu'elle appelle la zone et m'a emmené avec elle. C'était ouf de rentrer en connexion avec elle de cette manière. Le talent qu'elle a et la facilité avec laquelle elle le partage y'a rien comparable. C'était beau, elle est belle. C'est con hein, mais quelque part ça m'a rappelé comment je suis tombé amoureux d'elle. Pourquoi, je suis amoureux d'elle. J'en avais pas besoin, mais ça reste une confirmation de plus que c'est avec elle que je veux être. Personne d'autre. Plus jamais.

La voir sourire, l'entendre rire et en être responsable. Entre nous c'est vraiment définitif quoi qu'elle en pense. C'est tout ça que j'ai voulu lui faire comprendre quand je l'ai embrassé. Je pense m'en être pas trop mal sortie. Le trouble chez elle était flagrant.

-Mais non, mais je veux pas y croire, annonce Lina suffisamment fort pour me tirer de mes pensées.

En pleine conversation avec Deen et maintenant 2Zer, elle ne réalise pas l'attention qu'elle attire sur elle.

-Et de toute manière, je vois pas où est le problème.

-De quoi ? Je demande pour comprendre leur sujet de conversation.

-On parle de l'homosexualité dans le rap. Deen dit qu'un rappeur gay ça n'existe pas. J'veux pas y croire, c'est statistiquement impossible. Vous pouvez faire les gros bras, en parlant de toutes les meufs que vous avez sautées dans vos egotrips c'est pas pour autant que c'est vrai.

-Ok, l'egotrip c'est de l'abus, répond 2Zer. Mais je te le dis qu'on connaît pas de rappeur gay.

Leur conversation sent tellement le faux débat de mecs bourrés que je suis pas sûr d'avoir envie de m'y inclure finalement. En cause et sans surprise les fameux cocktails de la tatoueuse qu'ils ont sifflés avec l'aide de Mekra.