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"Laisse, j'ai des pookies dans toutes les équipes"

-Valentin Le Du


Juin 2021

Point de vue Dinah Duval.


La bouffée de chaleur m'étouffe presque. C'est le stress qui circule dans tout mon corps à l'approche de la fin de la réunion. Je suis depuis aujourd'hui, l'heureuse propriétaire d'un club de strip-tease. Que tout le monde se redresse sur son siège, je suis en feu, plus rien ne peut m'arrêter. Si je survis à ma prochaine visite. Mais revenons sur le club de strip-tease. J'adore les clubs de strip-tease. Je n'irais pas jusqu'à parler de passion, mais vraiment je les kiffe. Alors quand Jack m'a annoncé que le Vixen avait fermé pour des raisons encore flou à ce jour, j'ai sauté sur l'occasion.

Au départ, je voulais juste posséder le truc, histoire de pouvoir entrer et boire gratis. Et puis je me suis dit que je pouvais faire mieux. Une boite de nuit avec un dj résident, et un club de strip-tease au sous-sol dans le délire année trente et prohibition avec les entrées sur invitations privés uniquement. En bref ça va être fantastique.

Si je suis toujours vivante pour le voir. Il ne faut pas oublier que ma vie est toujours en sursis.

L'avocat de l'ancien patron de la boite que je n'ai jamais vu me serre la main, avant de sortir de ce qui est désormais mon bureau. Peut-être que j'installerais, à côté de celui-ci un studio dernier cri. Histoire de ne pas être obligée de me rendre en Indre et Loire pour chaque post-production. J'ai pleins de projets et d'idées en tête, tellement que mon cerveau ressemble à un colonie de fourmis. Ça ne s'arrête jamais.

-La gueule que tu tires, à croire que tu t'apprêtes à rencontrer le diable en personne.

-Au moins son assistant.

Jack éclate de rire renversant sa tête en arrière, pourtant sa mèche à la James Dean ne bouge pas. Il sait y faire Jack pour toujours être au maximum de ses charmes. C'est pas très dur en même temps. Grand, carré, brun, un style de dandy londonien qui lui donne un côté mauvais garçon. Sans oublier cet accent, qu'il met un point d'honneur à conserver. Il parle un français parfait et les quelques fautes qui se glissent ici et là, notamment d'accord, ne font que rajouter à son charme presque magnétique.

-Ça va bien se passer, te fait pas de la mal pour rien.

-Du mal, et c'est quand la dernière fois que tu as vu Marc Duval ?

-Je n'ai pas encore eu le plaisir de le rencontrer.

-Exactement mon point. Et j'ai eu la bonne idée de disparaître pendant deux ans. Il va signer mon arrêt de mort.

-T'exagères.

Oui, j'exagère, mais ça fait partie de mes douces qualités, pourquoi s'en priver ?

Nous sortons du club que je ferme à l'aide des clés, c'est étrange de les avoir dans les mains et de ce dire que dès la semaine prochaine, j'ai rendez-vous avec une équipe d'architectes pour établir un plan des travaux. Alors, qu'on se dirige vers nos voitures respectives, Jack glisse mon bras sous le sien. De l'extérieur, nous ressemblons à un couple. Le genre qu'on voit dans les films d'amour ou les feeds instagram un peu lourd.

L'image impeccable d'un bonheur imparfait.

Pour compléter le tableau, il dépose un baiser sur mon front quand nous nous arrêtons à un feu rouge, faisant tinter l'une de mes boucles d'oreille. Son regard pétille quand nous arrivons en vu de sa voiture. Entre lui et sa Porche Cayenne, c'est une véritable histoire d'amour. J'ai beau lui dire qu'il peut faire bien mieux désormais, il ne m'écoute pas.

STORMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant