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Je me demande ce que les compagnons de soirée d'Ethan sont en train de dire au gérant du bar. J'ai envie de lui demander de quoi ils discutent mais je sais que ce genre d'interrogation l'agacerait. Je lui dis :

— Tu ne vas pas me dire ce qu'on fait ici, je pense.

— Fais ta mue, d'abord. Avant de t'en préoccuper.

— Ma mue ?

— Tu comprendras le moment venu, joli papillon.

— Là, j'essaie juste de savoir ce qu'on fait là.

— On passe la soirée. On ne va pas forcément danser tout le temps... si c'est ce que tu penses.

— Tu n'as pas répondu à mon dernier SMS ?

— Si tu es en danger de mort et que tu m'envoies un message, je te répondrai dans la seconde... sinon, si je suis en pleine fusillade ou en plein mouvement, il te faudra patienter quelques minutes.

— Oh, ça j'imagine... tu me sauverais si j'étais en danger ?

— Bien sûr. De toute façon, j'ai l'habitude. Je laisse jamais tomber mes frérots non plus.

Avant que je ne puisse répondre à ça, les collègues d'Ethan reviennent dans la salle. Cette fois ils ne sont pas en compagnie du patron.

— Allez on s'arrache, lâche l'un d'entre eux.

On repose nos verres et on va les rejoindre à la porte d'entrée.

Je me retrouve à l'air libre la dernière. Les mecs s'amènent vers la voiture : ils s'installent à l'intérieur, échangent deux-trois mots plutôt laconiques et s'apprêtent à redémarrer dans un mouvement de bras énergique et viril.

Je me dirige vers le véhicule et passe par la portière qu'Ethan me tient ouverte.

— Merci !

Il y a vraiment beaucoup de place pour s'asseoir dans cette grande voiture. La banquette arrière est large et généreuse.

On repart.

Chaque fois qu'Ethan fait un geste gentil envers moi, chaque fois qu'il me tient la porte ou m'offre un verre, ça m'envoie aux anges, ça fait battre mon cœur plus fort que jamais. Il est difficile à comprendre : il semble avoir un cœur de pierre, mais il est parfois étrangement adorable au moment où on s'y attend le moins et il m'a déjà secourue plusieurs fois. Je n'arrive pas à savoir qui il est vraiment.

On se dirige vers une destination que je ne connais pas. Le parcours que suit l'automobile nous mène loin. Le moteur est puissant et la suspension particulièrement bonne ce qui rend le voyage agréable. Cette voiture doit coûter très cher.

Je jette un coup d'œil aux gars avec qui je voyage. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils pensent de moi, de ce qu'ils comptent faire de moi ni s'ils ont des projets me concernant. De toute façon, j'ai une confiance totale en Ethan (peut-être à tort) et s'il dit qu'ils sont ses potes, c'est qu'ils sont ses potes.

Le véhicule commence à ralentir après avoir tourné à une avenue, jusqu'à une place de taille moyenne qu'on peut emprunter pour accéder à plusieurs établissements. Notamment à un sans enseigne. Celui-ci a une porte métallique rouge. L'entrée est surveillée par des vigiles à l'air patibulaire.

— On emmène Agathe avec nous ou pas ? demande Ethan.

— T'as voulu t'encombrer d'une meuf, alors c'est ton affaire, rétorque l'un d'entre eux.

— Fais pas le malin, je te demande si je vais devoir veiller sur elle, je vous connais...

À cet instant le téléphone d'Ethan sonne.

La Panthère de LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant