Mais Ethan semble plutôt détendu, alors je ne m'inquiète pas. Je peux lui faire confiance. Enfin, je l'espère...
Au bout d'un moment, et comme la question me vient subitement à l'esprit, je lui glisse :
— On va où ?
— Tu verras bien.
Je lui adresse une expression interrogative. Mais il n'y prête pas attention. Je n'ose pas lui demander ce qu'il fait là, à cette heure, en compagnie de gens si peu sympathiques.
Un des deux mecs devant, celui qui est assis à côté du chauffeur et que j'ai remarqué au moment où nous démarrions, passe un coup de fil. J'ai du mal à suivre la discussion, surtout que le jeune homme à la voix rude parle tout bas.
Au bout d'un moment, la conversation semble tourner court. Le ton monte, il balance des injures, puis raccroche sèchement, avant de fourrer son téléphone dans sa poche.
Je chuchote à Ethan :
— C'est tes hommes ?
— Ouais. On va dire ça, une partie de mes hommes. Stresse pas, il n'y a pas de problème.
— Pourquoi tu me présentes pas ?
— Et toi, pourquoi t'es venue ?
— Il y a eu une grosse soirée, au High Club.
— Ouais, je sais.
— T'es au courant ? Pourquoi t'es pas venu ?
— Pourquoi je serais venu ?
— Je sais pas... pour être avec moi ?
J'ai envie de dire que je préfère être avec lui plutôt qu'autre chose, mais je dis :
— Et puis, tous mes amis étaient partis. Je me suis dit que je finirais la soirée ailleurs...
— Et que tu me stalkerais par la même occasion... lâche-t-il, en me gratifiant d'un regard pénétrant.
Je le défie des yeux et rétorque :
— Pour quelqu'un qui a l'air aussi puissant, tu as cédé un peu rapidement à ma demande... un peu trop rapidement pour que je puisse croire que ça ne te fait pas plaisir de me voir.
Je lui arrache un petit sourire. Hey je le savais, il ne peut pas faire semblant de ne pas m'apprécier !
— Pas devant mes hommes, les petits jeux, mademoiselle la pierre précieuse, murmure-t-il.
— Ben il ne tient qu'à toi qu'on puisse être seuls...
— Navré, j'ai un agenda. Je ne t'avais pas prévue dans l'équation. Mais j'aime bien ton culot, tu es une fille de caractère et tu n'as pas froid aux yeux. J'apprécie. D'habitude, je n'apprécie pas trop qu'on fouine dans mes affaires. Mais pour toi, j'ai envie de faire une exception, j'avoue.
Il ajoute, avec un petit ton ironique et son sourire s'accentuant, toujours si bas que les autres ne peuvent pas entendre :
— Il en faut pas mal, de culot, pour venir ici. Et ne vraiment pas avoir froid aux yeux. On appelle ça un témoin gênant, dans le jargon.
— Je n'ai pas peur. Tu sais, je sais ce que c'est d'avoir besoin d'aller de l'avant, de connaître de nouveaux milieux, parce qu'on veut oublier notre passé, parce qu'on a besoin de s'impliquer dans quelque chose, une passion, ou autre, parce qu'on a besoin d'une... catharsis, je crois que c'est comme ça qu'on dit.
— Ouais, j'comprends ce que tu veux dire. Je comprends tout à fait. T'es en sécurité avec moi, mais ne va pas parler à mes gars, tenter de savoir des trucs, tu risques de les rendre nerveux.
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La Panthère de Lumière
Roman d'amourQui est ce jeune homme rebelle et mystérieux, qui parcourt la ville sur sa moto noire pour y faire régner sa loi ? Pourquoi m'a-t-il sauvé la vie ? Et pourquoi repousse-t-il toutes mes tentatives pour essayer de le connaître ? Pourquoi est-il à la f...