Chapitre 24

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Mon cri résonne dans le grand entrepôt, sciant les oreilles de tout le monde. Je m'agite vivement, l'adrénaline prenant place dans tout mon être. Mon cœur tambourine comme un fou dans ma poitrine. Tōji est vraiment là ? Il est venu me chercher ?

Je vais vivre, alors ?

Le yakuza m'adresse un bref regard, les lèvres pincées. Il descend lentement les escaliers et dégaine son pistolet avec rapidité.

-          Eloigne-toi, siffle-t-il à l'intention du coréen.

Seungho émet un long ricanement en restant sur place. A son tour, il dégaine sa propre arme et vise Tōji.

-          Tu es sur mes terres et tu penses quand même à faire la loi ? crache-t-il tel un serpent venimeux.

Les deux hommes ne se lâchent pas du regard. Le yakuza avance prudemment, les jambes fléchies. Ses sourcils bruns sont froncés et sa mâchoire contractée.

-          En plus de mon arme pointée sur toi, il y a un sniper en haut. Je t'ai cerné alors lâche ton arme, Seungho Yoon, réplique calmement le yakuza.

La tension est palpable. Je reste silencieux, les yeux rivés sur ce duel macabre. Aucun des deux n'a l'air décidé à lâcher prise. Ça va finir en bain de sang !

-          Et moi j'ai ton petit protégé. Une balle dans sa petite tête et le problème est réglé, non ? ricane amèrement le coréen.

-          Essaye pour voir.

La voix de Tōji est lourde de sens. Seungho se rapproche lentement de moi jusqu'à être à mes côtés. Ce chien va me prendre comme bouclier !

-          Tu es là pour la clef ou pour lui ?

Le yakuza garde le silence, les yeux rivés sur nous. Son expression est si calme, si mesurée.

-          Réponds, Kobayashi ou je lui mets une balle dans la tête, grogne le coréen en posant le bout de l'arme sur ma tempe.

Je tressaille en fixant Tōji. Mes pleurs redoublent d'intensité en sentant la peur revenir au galop.

La lumière brille de nouveau à l'étage. Le coup de feu part tout seul et la balle vient se loger dans la tempe de Sehungo. Le sang gicle et éclabousse mon visage. Sous le choc, je pousse plusieurs petits cris, les lèvres tremblantes. Cette vision d'horreur me hantera à jamais.

-          Je t'avais dit de t'éloigner, rétorque froidement le yakuza.

Le corps de l'homme s'écroule au sol et son arme glisse sur le sol.

Tōji relève la tête vers la mezzanine et lève le pouce en l'air. Par la suite, il se précipite vers moi et me détache à l'aide du couteau que possédait Seungho. Je tombe à genoux lorsque la corde cède. Mon regard reste rivé sur le corps qui git au sol. Le sang se répand progressivement sur le béton. Les yeux marrons de Seungho sont ouverts et cette image me donne la nausée.

Le yakuza s'accroupi et me prend par les épaules.

-          Ne regarde pas, Yoshiro.

Je n'écoute pas. L'acidité me brûle l'estomac et je me penche sur le côté pour vomir mes tripes.

Tōji pose une main sur mon dos et sort un mouchoir de sa poche qu'il me tend.

Je porte une main sur ma bouche en fixant le sol.

-          Yoshiro, dit-il doucement.

-          Tu l'as tué... soufflé-je, n'en croyant pas mes yeux.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant