Chapitre 40

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Les longs et épais rideaux sont tirés, plongeant la chambre dans l'obscurité la plus totale. Mes yeux s'ouvrent lentement et mes paupières clignent à plusieurs reprises. J'ai mal partout.

Je me retourne sur le côté et étend mon bras sur le matelas. La place à mes côtés est vide. Tōji n'est plus là ? Quelle heure est-il ? En marmonnant dans ma barbe, j'attrape mon téléphone posé sur la table de chevet. C'est le matin et il est encore tôt. Je vois un appel en absence venant de Saki et un message de sa part.

« Tu ne rentres pas ? T'es chez ton mec ? »

Forcément, je m'attendais à ce genre de remarque. Elles sont mon quotidien depuis que Saki sait la vérité.

Décidant de l'appeler plus tard, je me lève du lit en me frottant les yeux. Directement, mes membres endoloris me rappellent les activités que j'ai pratiquées la veille. Je suis courbaturé et je pense que je vais avoir du mal à m'asseoir pendant une journée ou deux.

Peu importe, je quitte la chambre et commence à déambuler à travers le grand appartement que possède le mafieux. Les couloirs sont grand et de nombreux tableaux ornent les murs. Sans nul doute que ces peintures doivent valoir une petite fortune. Néanmoins, j'ignorais que le yakuza possédait un intérêt pour l'art.

Tout en baillant outrageusement, je traine ma carcasse dans la grande pièce à vivre, désirant rejoindre la cuisine pour boire un peu d'eau fraiche.

C'est calme dans l'appartement et je me doute que Tōji soit déjà parti pour faire je ne sais quoi. Il est peut-être parti couper des phalanges, qui sait. Ça a l'air de faire parti de son quotidien.

En pénétrant dans le séjour, je ralentis mes pas en voyant la silhouette du mafieux. Dos à moi, un téléphone collé à l'oreille, il s'emploie à cuire du bacon et des œufs sur la plaque de cuisson. Je cligne des yeux à plusieurs reprises. Terminé le pantalon décontracté, le voilà de nouveau en costume impeccable où même une poussière n'oserait pas se poser sur l'épaule.

Il est gris foncé et sa chemise est toujours aussi blanche. En revanche, ses cheveux ne sont pas coiffés et j'apprécie de voir ses mèches rebelles.

- Renvoie-moi le bilan, si c'est nécessaire. J'ajusterai les notes. Entendu. Fais-moi le parvenir par e-mail, déclare Tōji en retournant le bacon à l'aide d'une pince.

Je m'approche prudemment du plan de travail et grimpe sur l'un des tabourets présents. Lorsque mes fesses touchent la surface dure, je grimace. Ça fait mal.

Tōji raccroche et ayant sentit ma présence, se retourne. Il me jette un petit coup d'œil.

- Enfin réveillé, dit-il sur un ton ironique.

Je hausse un sourcil en posant mon coude sur la table. Mon menton vient se poser dans ma main.

- Je pensais que tu serais déjà parti.

- Ça aurait été le cas si tu te serais réveiller cinq minutes plus tard.

Je le vois sortir une assiette et mettre le contenu de la poêle dessus. Par la suite, il pose l'assiette devant moi suivit d'un verre de jus d'orange. J'ouvre la bouche, surpris.

- C'est pour moi ?

- Tu n'as pas mangé hier soir, répond-il en attrapant sa tasse à café qu'il porte à ses lèvres.

- Merci...

C'est vrai que mon estomac commence à gargouiller et me signale qu'il serait temps de manger.

En le voyant devant moi à cette heure-ci, je me rends compte qu'on a vraiment dormi ensemble. Cela m'est arrivé de m'endormir avant lui et le lendemain, de retrouver le lit vide. Mais cette-fois ci, c'est lui qui s'est endormi en premier. Etrange.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant