Chapitre 111

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Tōji Kobayashi est un homme imposant qui sait se faire respecter lorsque le besoin se fait ressentir. Quand il entre dans le grand salon, les bouches se ferment. Son aura volumineuse en impose et tous, excepté moi, inclinent la tête. Il nous adresse un regard carnassier, des cernes violettes visible sous ses yeux acérés.

Il semblerait que nous ayons contrarié le méchant yakuza.

-          Monsieur... souffle prudemment Akira en se tétanisant.

-          Tōji ! émet-je en me détachant de Ian.

Je repousse avec douceur son bras et à grande enjambée, je le rejoins. Peu importe les regards intimidés et les non-dits, je me jette dans ses bras. Ses bras chaleureux et protecteurs m'ont tant manqué.

Son regard s'adoucit en me voyant et alors que je m'accroche aux pans de son kimono, il relève mon menton du bout des doigts. Je distingue la fatigue accumulée et la douleur qu'il a enduré ces derniers jours.

-          C'est toi qui causes tout ce grabuge ? demande-t-il dans un souffle.

Sa nuance de gris me scrute, m'analyse avec profondeur. Je me perds dans ses ténèbres réconfortantes. Une grimace douloureuse me traverse. J'abaisse la tête, retenant avec force mes larmes. Je suis tellement soulagé de le voir.

-          Putain Tōji... J'ai eu la trouille ! J'ai bien cru que j'allais te perdre. Idiot... murmuré-je.

La colère s'est envolée. Il fallait simplement que je sois en contact avec lui pour apaiser toutes mes tensions. Le mafieux dépose délicatement ses lèvres chaudes sur mon front et m'attire doucement contre lui.

-          Je suis là, Yoshiro. Les mauvaises herbes sont les plus tenaces, tu le sais ça, non ? chuchote-t-il en étirant ses lèvres dans un petit sourire amusé.

-          Je n'ai pas envie de plaisanter. Tu te sens mieux ? Tes blessures risquent de se rouvrir si tu ne te ménages pas ! rétorqué-je. Retourne dans la chambre.

-          Comment ? Le pleurnichard de service ose me réprimander ? Quelle audace ! glousse-t-il en embrassant mon front.

Je ne peux m'empêcher de sourire. Blotti dans ses bras, je libère toute la pression. La chaleur de son corps m'apporte une douceur inégalée.

-          J'ai un clan et un gamin à gérer, je n'ai pas le temps de trainer au lit, ajoute-t-il.

Une moue boudeuse sur le visage, je le dévisage et m'écarte de son étreinte.

-          Je ne suis pas un gamin.

-          Pourtant, il me semble qu'il a fallu te recadrer comme on ferait avec un gamin, n'est-ce pas ? souligne-t-il en me regardant de haut.

-          J-je ne vois pas de quoi tu parles...

-          Tu sais très bien de quoi je parle et si cela avait été moi, je ne me serai pas contenté d'un simple avertissement. Encore une fois, tu sais bien de quoi je parle, sermonne-t-il.

Mes joues s'empourprent et je dévie légèrement la tête pour fuir son regard insistant. Je passe une main sur ma mâchoire, lâchant un rire nerveux. Reprenant un peu de contenance, je lui prends délicatement le bras et l'entraine vers un fauteuil en cuir. Tōji n'émet aucune protestation et me suit gentiment.

-          Tu devrais t'asseoir, tes jambes vont fatiguer, réponds-je en détournant habilement le sujet.

Bien sûr que si ça avait été lui, je n'aurais pas pu m'asseoir pendant trois jours.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant