Chapitre 82

1.1K 90 7
                                    





Deux jours plus tard, je reçois un appel de l'inconnu dont j'ai déchiré la veste. Nous convenons un rendez-vous en centre-ville, proche d'une boutique de couture. Ainsi, je pourrai rembourser ma dette.

En début d'après-midi, je sors de la station de métro, les mains dans les poches et me dirige vers l'adresse indiqué par mon GPS. L'inconnu est déjà présent devant la porte d'entrée lorsque j'arrive. Le temps d'arriver près de lui, je distingue quelques mèches grisonnantes dans ses cheveux et de petites rides aux coins de ses yeux. Vêtu d'une longue veste en cuir, il tourne la tête vers moi lorsqu'il détecte ma présence.

-          Bonjour, soufflé-je.

-          Bonjour, répond l'homme en plissant les yeux.

Je m'arrête près de lui en esquissant un léger sourire.

-          C'est cette boutique-là ? Vous avez le ticket de caisse ? demandé-je naturellement en sortant mon portefeuille.

L'homme s'avance d'un pas et pose une main sur mon portefeuille en plantant ses yeux dans les miens. Ses pupilles sont foncées, presque noires. Je suis déconcerté pendant quelques secondes.

-          Pas encore, la couturière devait s'occuper d'un autre vêtement avant le mien. En attendant, allons prendre un café, déclare-t-il calmement.

Perplexe, je fronce un instant les sourcils et range mon portefeuille.

-          Euh... C'est-à-dire que...

-          Je pense que cela ne durera pas longtemps. Vous pouvez bien m'accorder ça, non ? dit-il en esquissant un grand sourire.

Je me fige un instant, déboussolé. Les mots ne me viennent pas, je me contente de le fixer, la bouche entrouverte.

-          Je connais un très bon café dans le coin. Ils se sont spécialisés dans la pâtisserie récemment, reprend-il.

-          Euh... D'accord. Ok, faisons ça, dis-je d'une petite voix.

L'homme me sourit de nouveau et se met en marche dans la direction opposée. Je décide de le suivre, les yeux plissés. Je ne suis pas spécialement à l'aise.

C'est bizarre d'aller boire un café avec un mec aussi âgé, non ? Je ne le connais même pas.

Nous arrivons finalement dans un petit café, situé dans l'angle d'une ruelle commerçante. L'homme pousse la porte et m'invite à entrer le premier. J'entre précipitamment en baissant la tête, esquivant habillement son regard perçant.

Quelque chose émane de cet homme et je n'arrive pas à définir ce que c'est. Je sais seulement que cette chose me dérange.

L'homme nous conduit à une petite table à l'écart. Il s'installe sur un fauteuil en cuir et croise ses mains entre elles. Je m'assois en face de lui et les mains toujours dans les poches, je lève mes yeux vers lui.

Pendant quelques longues secondes, un terrible silence s'installe entre nous deux et le malaise que je ressens à l'heure actuelle s'accentue d'autant plus. Heureusement, la serveuse vient briser ce moment gênant.

-          Messieurs, vous désirez ?

-          Un café serré pour moi, s'il vous plaît.

-          Euh, oui, moi aussi, bredouillé-je.

Je déteste les cafés serrés.

J'ai paniqué.

La jeune femme aux cheveux roses hoche la tête et repart en souriant. L'homme reporte son attention sur moi.

-          Je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Seiji Takeshi, annonce doucement l'homme.

YakuzaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant