Chapitre 73

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Quelques jours se sont écoulés depuis la conférence de presse et ma vie a repris son court, enchainant les livraisons et les distractions. Avec les tensions qu'à apporter Ryo Suzuki au sein de l'organisation, les autres sont assez tendus. Isao se dépêche de liquider la marchandise restante et me presse lorsque je livre.

Ce soir, je me retrouve embarqué à la discothèque du yakuza. Mon mentor tient à vendre ses derniers sachets à la clientèle de l'établissement, principalement constitué d'étudiants. Étant donné que j'affectionne ce genre d'endroit et que cela fait des lustres que je n'ai pas mit les pieds dans une boîte, j'ai décidé d'inviter mes amis pour l'occasion. Je peux bien allier travail et amusement, non ?

La musique bat son plein et transperce nos oreilles. Les néons colorés circulent dans l'immense salle, éclairant celle-ci partiellement. Je me faufile entre les personnes qui se déhanchent sur la piste de danse. Vêtu d'un débardeur argenté et d'un jean serré, j'arrive au carré VIP. Bien entendu, j'ai profité de mon statut pour octroyer la meilleure place à mes amis.

Il faut toujours savoir tirer avantage de sa position.

Deux serveurs arrivent à ma suite, soulevant des sceaux d'eau glacés où trônent des bouteilles d'alcools. Saki siffle avec ses doigts et le reste de la bande s'extasie devant cet étalage. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut fricoter avec la richesse alors, autant en profiter. Je compte bien savourer ce petit privilège que Tōji m'accorde.

Je me jette littéralement sur l'immense banquette en velours violette, entre Yuki et Daiki. Misaki sert les verres de tout le monde et m'en tend un.

-          Tu régales franchement Yoshiro ! Le carré VIP ce n'est pas donné à tout le monde, comment tu as fait pour le réserver ? rétorque-t-il en d'un ton enthousiaste.

-          J'ai des connaissances dans cette boîte, avoué-je.

Ce n'est pas vraiment un mensonge. Je n'ai simplement pas envie de dire que je me tape le patron. Saki me lance un regard du coin de l'œil et ricane.

-          Ça ne le dérange pas que tu tapes dans son stock et fasse le fanfaron avec son argent ? demande mon meilleur ami tout bas.

-          Il a dit que l'argent n'était pas un problème alors j'ai pris ses mots au pied de la lettre, ricané-je légèrement.

Saki éclate de rire. Je prends mon verre et le boit d'une traite. L'ambiance est festive, déchainée. Nous nous levons tous de nos sièges et dansons près de la balustrade.

Yuki et Daiki, le seul couple du groupe, dansent collés serrés et n'hésitent pas à se chauffer sous nos yeux. Misaki discute avec Saki et je les entends rire. De mon côté, je m'accoude à la balustrade et balaye la salle du regard.

La discothèque est pleine à craquer et les gens se défoulent sur la piste de danse. Le bar ne désemplit pas et les barmans s'activent à servir tous les clients. Je distingue la silhouette d'Isao qui me fait signe de venir.

Il est bien beau de s'amuser mais je dois aussi effectuer mon travail. Après avoir averti Saki que j'allais m'absenter pendant un petit moment, je descends les escaliers en métal sous les regards des vigiles et rejoins Isao près du coin fumeur.

Alors qu'il s'allume une cigarette, il me tend discrètement quelques sachets. Je reconnais l'amphétamine et la cocaïne.

-          Liquide-moi tout cela et surtout, vend au prix fort. Les jeunes sont bourrés et les billets débordent de leur poche. Dépouille-les, déclare l'homme en affichant un sourire carnassier.

Je ne suis pas à l'aise à l'idée de vendre cette drogue. Habituellement, je suis seulement chargé de la livrer mais aujourd'hui, Isao veut que je la vende par mes propres moyens. Ça me met mal à l'aise.

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