Lentement, je me lève de mon lit et étire mes bras vers le ciel en baillant outrageusement. Je viens de me réveiller et pourtant je suis encore fatigué.Ces derniers temps, avec le déménagement, les livraisons que je dois effectuer pour Isao, les cours de tirs avec Emiko, je n'ai pas eu une minute à moi.
Cela fait presque une semaine que j'ai emménagé chez Tōji et mise à part le repas que nous avons partagé le soir-même de ma venue, je l'ai à peine croisé. Il part tôt le matin et rentre très tard le soir. Je crois que parfois, il ne rentre pas du tout.
Au fond, ça m'arrange bien. Il n'est pas dans mes pattes et je peux vivre tranquillement ma vie. C'est tout ce que j'espérais de cette colocation.
En revanche... Quand je vois tout le ménage que j'ai à faire, sans parler de la cuisine et des courses, je suis désemparé. Cet appartement est immense et il possède de nombreuses pièces comme plusieurs chambres d'amis, un bureau, deux salles de bains... Ça rend ma tâche d'autant plus épuisante.
Hélas, ce sont les conditions que j'ai acceptées. Comme le mafieux ne veut pas me faire payer de loyer, j'essaye de rembourser ma dette avec les moyens du bord même si ça veut dire récurer les toilettes.
Trainant des pieds jusqu'à la cuisine, je constate que je suis seul. Tōji est parti ce matin, quoique, je ne suis même pas sûr qu'il soit rentré.
Je me demande ce qu'il fait, à quel endroit et avec qui.
Je sais que la journée, il est principalement à la 'Smart Fondation' et le soir à ses divers clubs. Mais après ça... Je l'ignore. Je le vois mal rester toute la journée derrière un bureau à trier des documents. Connaissant le spécimen, il doit s'amuser à torturer quelques gangs par-ci par-là.
Enfin, ça ne me regarde pas et je m'en tape.
Je me dirige vers le frigidaire lorsque mon téléphone sonne. Le prénom d'Emiko s'affiche sur l'écran. Je décroche aussitôt en prenant une bouteille de lait que je commence à boire au goulot.
- Ouais, Emi ? déclaré-je en étudiant le contenu du frigidaire, indécis sur ce que je vais manger.
Il faudrait que je fasse des courses car les derniers aliments ont fini à la poubelle, malheureusement cramé ou pourri. Je l'avais dis que j'étais nul en cuisine.
- Je vais avoir besoin de toi ce soir, me dit-elle précipitamment.
- À quel sujet ? dis-je en continuant de boire mon lait.
- Il y a une prestation au Zeitaku et je ne vais pas pouvoir assurer le service au bar.
- Ah, c'est emmerdant. Mais... Je ne comprends pas ta demande.
Je me balade autour du plan de travail, le téléphone à l'oreille.
- Tu dois venir m'aider, tu es le seul que je connaisse qui sait maitriser le bar, soupire-t-elle.
Je lève les yeux vers le plafond où pend une élégante suspension noire.
- Tu sais que je n'ai plus le droit de mettre les pieds dans ce bar depuis ma bagarre avec Minoru ?
- Oui c'est vrai mais là c'est une situation exceptionnelle...
- Peut-être mais Tōji me laissera jamais y retourner. Il a bien été clair à ce sujet et j'oserais pas le contredire cette fois-ci, t'vois... grogné-je à moitié, me raclant la gorge.
Je n'ose même pas repenser à cette affreuse soirée. Casser le nez de ce bâtard arrogant était quelque chose de grandiose, de magnifique mais les conséquences ont été terrible. Mon cul peut en témoigner.
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Yakuza
RomanceYakuza [ BxB ] Yoshiro Tamura est un jeune homme de vingt-trois ans. Récemment arrivé à Tokyo, il se démène à joindre les deux bouts pour survivre dans cette ville dense. Enchainant les petits boulots, il va se retrouver finalement mêlé à un monde s...